Librairie Le Feu Follet: Livres Anciens (1455-1820) Philosophie
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HENNEBERT Jean-Baptiste François
Du plaisir, ou du moyen de se rendre heureux. Par M. l'abbé H.C.A.H.
Chez J.B. Henry, à Lille 1764, In-12 (10x16,5cm), (2) xvj, 194pp. et (2) 178pp. (5), 2 partie en un volume relié. Edition originale illustrée d'un frontispice dans un encadrement. Page de titre en rouge et noir. Une page de titre spécifique pour la seconde partie. Reliure en pleine basane brune marbrée d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. Coiffe de tête élimée. Frottements. Réflexions sur le plaisir, condition du bonheur. Plaisir des sens et plaisir de l'esprit. Morale du plaisir. L'ouvrage constitue un catalogue des différentes sortes de plaisir, avec toujours une vue morale. Il y a moins de philosophie que de description et de bon sens dans ce livre. - Chez J.B. Henry, à Lille 1764, In-12 (10x16,5cm), (2) xvj, 194pp. et (2) 178pp. (5), 2 partie en un volume relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 66590
€  200.00 [Appr.: US$ 216.56 | £UK 172 | JP¥ 33846]

 
ANCILLON Frédéric
De la souveraineté et des formes de gouvernement, essai destiné à la rectification de quelques principes politiques
Le Normant, Paris 1816, in-8 (13,5x21cm), 166pp., broché. Edition originale de la traduction française. Brochure bleue d'origine. Un manque angulaire sur le premier plat, nom de l'auteur à la plume sur le dos muet. Bon exemplaire.Essai de philosophie politique, sur le droit naturel et rationnel, l'état, les lois et le gouvernement ; le dernier chapitre est consacré à la Révolution française. L'auteur s'appuie sur ses pairs et l'histoire pour etayer son discours. Fréderic Ancillon fut un écrivain et un homme d'État (1766-1837), ses ouvrages d'une assez grande profondeur politique et philosophique lui ont assuré une grande notoriété ; c'est en Allemagne qu'il fit carrière. - Le Normant, Paris 1816, in-8 (13,5x21cm), 166pp., broché. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 12090
€  250.00 [Appr.: US$ 270.69 | £UK 215 | JP¥ 42308]

 
PARDIES Ignace Gaston
Discours de la connoissance des bêtes
Chez Pierre de Coup, à Amsterdam 1724, Pet. in 12 (7,5x13cm), 143pp., relié. Mention de quatrième édition, l'originale ayant paru en 1672. Reliure en pleine basane brune d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. 2 accrocs au dos avec manque. Epidermures sur le plat inférieur. L'ouvrage est construit en deux parties, un exposition du cartésianisme et de tous les raisonnements des cartésiens pour la première, et une réfutation pour la seconde. Cette oeuvre de Pardies (1636-1673), mathématicien et philosophe, eut le plus grand retentissement, sans doute parce que la défense était si faible qu'on y vit un renforcement de la théorie cartésienne du mecanicisme. NB : Cet ouvrage est disponible à la librairie sur demande sous 48 heures. - Chez Pierre de Coup, à Amsterdam 1724, Pet. in 12 (7,5x13cm), 143pp., relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 26469
€  300.00 [Appr.: US$ 324.83 | £UK 258 | JP¥ 50770]

 
MERE Antoine Gombaud
Oeuvres posthumes de M. le Chevalier de Meré
Chez Jean et Michel Guignard, à Paris 1700, In-12 (9,5x17cm), (28) 356pp. (28), relié. Edition originale. Reliure en plein veau brun d'époque moucheté. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. 2 coins légèrement émoussés. Bel exemplaire. 3 traités présents dans le recueil concernent tous une réflexion sur l'honnête homme. Le quatrième s'intitule Le commerce du monde. Si Faret avait déjà traité des qualités de l'honnête homme, c'est le chevalier de Méré, par ses trois traités publiés après sa mort, qui en sera le véritable théoricien fondant ses principes sur une philosophie de la vie en société, alliant les qualités du coeur au goût, à la culture et à l'esprit. C'est à propos de l'honnêteté que Méré et Pascal se lièrent d'une longue amitié. Pascal devait par la suite rester fidèle à une certaine pratique de l'honnêteté, et surotut réfléchir sur le subtilités et la délicatesse d'esprit qu'elle supposait. Méré serait l'inspirateur de plusieurs ""pensées"". - Chez Jean et Michel Guignard, à Paris 1700, In-12 (9,5x17cm), (28) 356pp. (28), relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 70453
€  700.00 [Appr.: US$ 757.94 | £UK 601.75 | JP¥ 118462]

 
VISCHL Gotthardo
Disquisitiones in universam philosophiam Aristotelico-Thomisticam
Typis & sumptibus Joannis Baptistae Mayr, Salisburgi [Salzbourg] 1707, Pet. in-4 (15x20cm), (2) 56pp. ; 230pp. ; 139pp. ; 263pp., relié. Nouvelle édition, après la première de 1706 chez le même éditeur. Impression sur deux colonnes. Reliure en vélin teinté rouge d'époque, sans doute allemande. Dos à nerfs richement orné de fers anciennement dorés, aujourd'hui à froid. Plats à décor anciennement doré composé d'un double encadrement, le premier orné d'une roulette à motif d'oiseaux et de branchages, le second de fleurons divers, et d'un rectangle à écoinçons orné d'un cartouche central aux petits fers s'agençant autour du chiffre IHS. Traces de dorures. Tranches ciselées dorées. Traces de lacets. Frottements, notamment aux nerfs et mors. Etiquette de bibliothèque en queue. Papier bruni et roussi. Traces de décoloration sur les plats. Bel exemplaire, aux chiffres des Jésuites. Tampon de bibliothèque : Hof-Bibliothek. Furstl-Leining. Ex-libris manuscrit en page de titre, Monasterii Amorbach. O.S.B. Etude et comparaison des philosophies aristotéliciennes et thomistes sur les universaux et la logique. - Typis & sumptibus Joannis Baptistae Mayr, Salisburgi [Salzbourg] 1707, Pet. in-4 (15x20cm), (2) 56pp. ; 230pp. ; 139pp. ; 263pp., relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 68315
€  500.00 [Appr.: US$ 541.39 | £UK 429.75 | JP¥ 84616]

 
LA FOLIE Louis Guillaume de
Le philosophe sans prétention ou l'homme rare, Ouvrage physique, chymique, politique et morale, dédié aux savans
Chez Clousier, à Paris 1775, in-8 (12x20cm), 349 pp., relié. Edition originale illustrée d'un frontispice mettant en scène le décollage d'une machine volante. Reliure de l'époque en pleine basane marbrée, dos lisse richement orné, pièce de titre de maroquin rouge, gardes et contreplats de papier à la cuve, toutes tranches marbrées. Coiffe de tête en partie accidentée avec manque, trois coins émoussés, mors frottés, celui qui plat supérieur légèrement fendu sur quelques centimètres en son centre. Bon exemplaire de cette utopie scientifique contant l'arrivée sur terre d'un habitant de Mercure dans une machine volante électrique, dont la description est considérée comme la première anticipation de la dynamo. - Chez Clousier, à Paris 1775, in-8 (12x20cm), 349 pp., relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 75563
€  900.00 [Appr.: US$ 974.5 | £UK 773.75 | JP¥ 152309]

 
HELVETIUS
De l'Esprit
Chez Durand, à Paris 1758, in-4 (19,5x26cm), (4) xxij ; 643pp. (1f. priv.), relié. Edition originale de second tirage et le premier mis dans le commerce (on ne recense que 4 exemplaires de la première émission, celle-ci ayant été censurée dès le début de l'impression par Malesherbes). Notre exemplaire présente bien toutes les caractéristiques de second tirage selon David Smith (Bibliography of the writings of Helvétius, 2001, pp. 127-133) : mise en page de la date et de l'approbation sur la page de titre (M de la date à gauche du premier P de l'approbation et non juste en dessous comme pour le premier tirage), coquille dans le titre courant (""dicours"" au lieu de ""discours"" p 67, 97, 179 et 237)... Reliure en pleine basane brune de l'époque. Dos à cinq nerfs orné d'une pièce de titre de basane blonde, de caissons et fleurons dorés. Toutes tranches rouges. Quelques frottements et coins émoussés. Ex-dono du temps sur le faux-titre et la page de titre. Aussitôt paru, le livre subit une interdiction de la Sorbonne et une mise à l'index pour ses idées subversives et hérétiques (le livre fut même brûlé devant le public en 1759). Le remaniement du texte par l'auteur n'y changera rien, le livre fut à l'origine dédié au roi, lequel rejeta la dédicace. Les autorités furent particulièrement indignées des idées sociales et politiques que contient l'œuvre. Les encyclopédistes ne s'y trompèrent pas pour lesquels l'ouvrage fut la bible du rationalisme (même si son propos fut rejeté par Diderot). Helvetius ne se proposait que d'examiner l'esprit humain comme un objet de connaissance, mais sous un postulat matérialiste, puisqu'il affirme que toutes les facultés humaines peuvent être réduites à des sensations physiques. Helvetius (1715-1771) fut Fermier Général, devenant riche, il sut être très généreux et fut un mécène pour les philosophes et les écrivains. - Chez Durand, à Paris 1758, in-4 (19,5x26cm), (4) xxij ; 643pp. (1f. priv.), relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 46137
€  1600.00 [Appr.: US$ 1732.44 | £UK 1375.25 | JP¥ 270771]

 
MIRABAUD Jean-Baptiste de & HOLBACH Paul Henri Dietrich Baron d' & HELVETIUS
Systeme de la nature [Ensemble] Le vrai sens du systême de la nature
S.n. [Marc Michel Rey], à Londres [Amsterdam] 1774, 2 tomes en 2 Vol. in 8 (12,5x19,5cm), (14) 397pp. et (4) 500pp. (3) ; 84pp. (3), relié. Rare et intéressante réunion de ces deux ouvrages. Nouvelle édition du système de la nature après la rare originale de 1770, et édition originale de l'ouvrage d'Helvetius à la même date de 1774 que cette nouvelle édition de Mirabaud ; en réalité trois éditions sont parues à la même date, avec une collation différente, sans qu'on ait pu déterminer s'il y a une véritable originale. Reliure en pleine basane marbrée d'époque. Dos lisse très orné. Pièce de titre en maroquin rouge, et de tomaison en maroquin noir. Tranches rouges. Coiffes de queue arrachées. Une tâche brune sur le plat supérieur du tome I. Restauration à l'aide d'une pièce de cuir au plat supérieur du tome II. Assez bon exemplaire. L'ouvrage d'Helvetius est une exégèse et un examen du Système de la nature, l'auteur semble en avoir condensé la matière sous forme de maximes et d'assertions, le tout reposant sur un fort credo matérialiste. On sait aujourd'hui que l'ouvrage n'est peut-être pas d'Helvetius, bien qu'on y reconnaisse sa philosophie. Quant au Système de la nature de Mirabaud, il fut reçut comme une bombe dans le milieu des lettres, et finalement assez mal accueilli par les philosophes. Ce ne furent pas les thèses ouvertement matérialistes de d'Holbach qui furent condamnées mais la démonstration d'athéisme et d'anticléricalisme. - S.n. [Marc Michel Rey], à Londres [Amsterdam] 1774, 2 tomes en 2 Vol. in 8 (12,5x19,5cm), (14) 397pp. et (4) 500pp. (3) ; 84pp. (3), relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 36999
€  900.00 [Appr.: US$ 974.5 | £UK 773.75 | JP¥ 152309]

 
LINGUET Simon-Nicolas-Henri
Essai philosophique sur le monachisme
S.n., à Paris 1775, in-2 (10x17cm), (4) 179pp., relié. Edition originale. Page de titre en rouge et noir. Reliure en pleine basane brune d'époque. Dos lisse orné de 5 fers. Pièce de titre en maroquin rouge. Triple filet d'encadrement. Coiffes arrachées, avec manque sur le caisson de queue. Un manque au 5e caisson. Coins très émoussés. Ensemble frotté. Cette histoire du monachisme apparaîtra sans doute comme une curiosité, car si Linguet suit l'évolution du monachisme depuis les premiers chrétiens, l'ensemble de ses discours est animé d'une violente critique et d'un profond anticléricalisme, ne voyant dans l'érection de chaque mouvement (franciscains ou autres) qu'abus, formes nouvelles de pouvoir, crédulité des peuples... - S.n., à Paris 1775, in-2 (10x17cm), (4) 179pp., relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 43854
€  150.00 [Appr.: US$ 162.42 | £UK 129 | JP¥ 25385]

 
BOUGEANT Guillaume Hyacinthe
Amusement philosophique sur le langage des bestes. [Ensemble] Lettre a madame la Comtesse D*** pour servir de supplément à L'amusement philosophique sur le langage des bestes
Imp. Gissey, Bordelet & Ganeau, Paris 1739, in-12 (10x17cm), (4) 157pp. (3) ; 46pp., 2 tomes reliés en un volume. Edition originale, rare. Le second ouvrage, relié avec le premier et avec seulement un faux titre (sans manque), est de Aubert de la Chesnaye des Bois. Reliure en plein cartonnage crème parcheminé moderne. Pièce de titre de basane noire. Oeuvre satirique raillant les cartésiens et la question de l'âme et de la raison. Bougeant proposa que les animaux aient récupéré l'âme des méchants ; cette allusion, même ironique à la transmigration des âmes entraîna un exil de la part des jésuites. L'ouvrage eut un franc succès en Europe, et est surtout une attaque contre la conception mécaniciste de Descartes. - Imp. Gissey, Bordelet & Ganeau, Paris 1739, in-12 (10x17cm), (4) 157pp. (3) ; 46pp., 2 tomes reliés en un volume. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 27572
€  400.00 [Appr.: US$ 433.11 | £UK 344 | JP¥ 67693]

 
BOUGEANT Guillaume Hyacinthe
Amusement philosophique sur le langage des bestes [Ensemble] Lettre a Madame La Comtesse D*** Pour Servir De Supplément À L'Amusement Philosophique Sur Le Langage Des Bestes
Chez Gissey, Bordelet, Ganeau, à Paris 1739, In-12 (9x16,5cm), (4) 157pp. (3) ; 46pp., relié. Edition originale. Le second ouvrage, relié avec le premier et avec seulement un faux titre (sans manque), est de Aubert de la Chesnaye des Bois. Reliure en pleine basane brune d'époque. Dos à nerfs orné. Pièce de titre en maroquin rouge. Mors supérieur fendu en tête et queue. Coins émoussés. Oeuvre satirique raillant les cartésiens et la question de l'âme et de la raison. Bougeant proposa que les animaux aient récupéré l'âme des méchants ; cette allusion, même ironique à la transmigration des âmes entraîna un exil de la part des jésuites au collège de La Flêche. L'ouvrage eut un franc succès en Europe, et est surtout une attaque contre la conception mécaniciste de Descartes. - Chez Gissey, Bordelet, Ganeau, à Paris 1739, In-12 (9x16,5cm), (4) 157pp. (3) ; 46pp., relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 46988
€  450.00 [Appr.: US$ 487.25 | £UK 387 | JP¥ 76154]

 
NECKER Jacques
De l'importance des opinions religieuses par M. Necker
Chez G. Regnault, A Londres & àLyon 1788, in-8 (14x21cm), (4) 544 pp., broché. Deux édition sont parues simultanément avec la même collation, celle à l'adresse de l'hôtel de Thou et celle-ci, sans doute le privilège a été donné aux deux éditeurs pour cette première édition ; elle est illustrée d'un portrait de l'auteur en frontispice par Louis-Joseph Duplessi gravé par Nicolas de Launay ; quelques bandeaux et culs de lampes sur bois. Exemplaire broché sous couverture d'attente rose pâle , dos comportant le titre manuscrit. Page de faux titre déchirée en haut ainsi que quelques mouillures ; manques en tête, sinon bon exemplaire.Important ouvrage qui relance les divergences et l'antagonisme profond entre Necker (ministre des finances) et son successeur Calonne, et semble poursuivre leur correspondance parue en 1787 ; ce texte de dix-huit chapitres marque un tournant dans les écrits de Necker économiste, jusqu'ici centrés exclusivement sur ""l'avantage politique de l'Etat"" ; en effet l'auteur s'intéresse plus précisément aux liens entre religion et souveraineté, philosophie et morale.Est jointe une lettre manuscrite dans laquelle l'auteur - l'Abbé de Boismont - semble vivement condamner le rôle du pasteur, véritable Dieu aux yeux de ses fidèles. - Chez G. Regnault, A Londres & àLyon 1788, in-8 (14x21cm), (4) 544 pp., broché. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 37920
€  280.00 [Appr.: US$ 303.18 | £UK 240.75 | JP¥ 47385]

 
STEUART Jacques
Recherche des principes de l'économie politique
Didot l'aîné, Paris 1789, in-8 (13x20cm), xliv ; 458 pp. (1) et vij (1) 499 pp. et xlij (2) 431 pp. et (2) viij ; 456 pp. et viij ; 569 pp., 5 volumes reliés. Édition originale française, rare. Traduction par Etienne François de Sennevert. Bonne impression sur beau papier vergé. Reliures de l'époque en plein veau porphyre glacé, dos lisses ornés de petits fers caissonnés et de roulettes, pièces de titre en maroquin noir, pièces de tomaison en maroquin tabac, triple filet d'encadrement sur les plats. Épidermures sur les plats, sur les mors et les filets d'encadrement. Légère trace de mouillure brune en marge haute des feuillets préliminaires au tome 1. Un petit manque en queue du tome 4. Coiffe de tête du tome 2 légèrement élimée en partie. Manque au mors inférieur en queue du tome 1. Malgré divers petits accidents, très bel exemplaire. Issu d'une famille aisée de juristes écossais, Steuart en embrassa à son tour la carrière. En 1735, il est admis au barreau d'Edimbourgh et entreprend immédiatement son Grand Tour. Ce voyage, réalisé à l'époque par les jeunes gens des classes aisées de la société européenne, le mena en Allemagne, en France, en Espagne et à Rome. Ce fut sans doute pour lui l'occasion d'observer les différents systèmes politiques de l'Europe continentale. Au bout de cinq années, il revint en Ecosse et soutient les révoltes jacobites visant à réinstaurer le règne des Stuart après leur destitution à la suite de la Glorieuse Révolution de 1688. A la suite de la défaite de Culloden et de l'échec du prétendant au trône, il est contraint de s'exiler en France, en Flandres puis à Francfort, avant de s'établir quelques années à Tübingen. Ses nombreux voyages, ainsi que son amitié avec Hume, éveillèrent son intérêt pour l'économie politique et c'est en 1767 qu'il fit paraître son Inquiry into the Principles of Political Economy, ouvrage qui contribuera à la fin de son exil de vingt ans, puisqu'il sera autorisé à regagner l'Ecosse en 1771. C'est, en outre, la première fois depuis le Français Antoine de Monchrestien en 1615 que le terme d'« économie politique » est employé. Pour la première fois, la science économique est envisagée comme un système à la fois théorique et pratique, comme en témoigne la définition de Steuart : « Le principal objet de cette science est d'assurer un certain revenu de subsistance pour chaque habitant, de parer à toutes les circonstances qui pourraient le rendre précaire ; de fournir toutes les choses nécessaires pour satisfaire les besoins de la société, et d'employer les habitants (...) de manière à créer des relations réciproques et des liens de dépendance entre eux » (« The principal object of this science is to secure a certain fund on subsistence for all the inhabitants, to obviate every circumstance which may render it precarious ; to provide every thing necessary for supplying the wants of the society, and to employ the inhabitants (...) in such a manner as naturally to create reciprocal relations and dependencies between them »). Méthodique et ordonné, Steuart déploie toute sa nomenclature économique divisant son ouvrage en cinq grands livres. Le premier concerne l'influence du développement de l'agriculture sur la croissance de la population ; l'économiste y traite également du travail et de sa répartition et notamment de l'introduction des machines dans les manufactures. Il se demande dès lors si la présence de machines dans les manufactures est préjudiciable, à travers l'emploi, à l'intérêt de la population. Le deuxième livre s'intéresse quant à lui au commerce et à l'industrie, et plus spécifiquement aux échanges marchands entre les nations. La troisième partie se focalise quant à elle sur les monnaies « artificielles ou matérielles », leur application dans le commerce et leur imposition. Le quatrième volet est consacré au crédit et aux dettes mais aussi aux banques et au change. L'ultime et cinquième livre traite des taxes et impôts. Chaque partie voit son plan détaillé développé au début du volume dans lequel elle est contenue. Ce vaste travail aurait dû être considéré comme le texte fondateur du libéralisme économique s'il n'avait pas été éclipsé neuf ans plus tard par la Richesse des Nations d'Adam Smith, dont les propos de Steuart auraient pu saper l'utopie. Etienne François de Sennevert dans la préface à sa traduction française intitulée Recherche des principes de l'économie politique (1789) rend pourtant justice à Steuart : « Le chevalier Steuart a eu cet honneur que n'obtient pas la médiocrité : il a été peu cité, il est vrai ; mais on l'a souvent copié. M. Smith lui-même, dans son ouvrage, très justement célèbre, De la Richesse des Nations, a fondu, dans les trois premiers livres, tout ce que notre auteur a dit sur les mêmes sujets, mais sans les approfondir autant, par ce qu'ils ne sont que des accessoires à son plan, et qu'il suppose, en quelque sorte, que les développements sont connus de ses lecteurs. » Car il faut souligner qu'Adam Smith ne fait pas une seule fois occurrence aux travaux de son confrère ; d'autres penseurs comprirent cependant le rôle fondateur des principes de Steuart, notamment Marx qui le cita à plusieurs reprises dans son célèbre Capital. - Didot l'aîné, Paris 1789, in-8 (13x20cm), xliv ; 458 pp. (1) et vij (1) 499 pp. et xlij (2) 431 pp. et (2) viij ; 456 pp. et viij ; 569 pp., 5 volumes reliés. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 66498
€  3500.00 [Appr.: US$ 3789.72 | £UK 3008.25 | JP¥ 592312]

 
LAWRENCE James
[FEMINISME] Le Panorama des boudoirs, ou l'Empire des Nairs
ChezPigoreau, Paris 1817, 9,5x16cm, 4 volumes reliés. Édition originale d'une insigne rareté, avec une nouvelle page de titre à l'adresse de Pigoreau et enrichie de quatre frontispices rehaussés en couleur, dont un dépliant. Reliures de l'époque en demi basane blonde, dos lisses ornés de fers et filets dorés et de pièces de titre et de tomaisons de maroquin rouge, plats de papier à la cuve. Un infime trou de ver en queue du premier tome, dont le mors de tête du plat supérieur est très légèrement fendu. Ce long roman, maquillé en recueil érotique, est en réalité l'un des plus importants textes féministes du début du XIXè siècle. Malgré une aventure éditoriale chaotique et fortement entravée par la censure, cette œuvre d'un jeune Anglais, se réclamant de Mary Wollstonecraft, exercera une influence considérable sur quelques-uns de plus éminents esprits européens, dont Percy et Mary Shelley, Goethe, Schiller, Aaron Burr, Thomas Carlyle et Flora Tristan. Bien que parue en trois versions, allemande, française et anglaise, chacune étant une réécriture complète de l'ouvrage par l'auteur polyglotte, cette œuvre majeure et subversive fut très rapidement supprimée des catalogues de librairie, et son auteur disparut de l'histoire littéraire de 1840 à la fin des années 1970. «?Aujourd'hui, après avoir été longtemps connu des seuls spécialistes de Shelley, Lawrence commence à bénéficier d'une visibilité au sein des travaux sur le radicalisme anglais. [...] Il figure en bonne place parmi les radicaux féministes anglais des années 1790 et [...] est considéré comme l'un des précurseurs, avec Shelley et Owen, de la lutte contre le mariage et pour la réforme sexuelle.?» (Anne Verjus, Une société sans pères peut-elle être féministe?? L'Empire des Nairs de James H. Lawrence.) Malgré la douzaine de rééditions parues au XIXè siècle, nous n'en avons trouvé aucune sur le marché international. Lawrence est à peine âgé de dix-huit ans lorsqu'il rédige «?un premier essai sur le «?système?» des Nairs, une société matrilinéaire située sur la côte de Malabar, en Inde, dans laquelle le mariage et la paternité ont été abolis. Le jeune universitaire adjoint à sa présentation une critique sévère des pratiques sexuelles et matrimoniales de ses contemporains. Un de ses professeurs communique le manuscrit à Christoph Wieland, éditeur de la revue Der Neue Teutsche Merkur. Après l'avoir encouragé à le traduire en allemand, celui que l'on nomme le «?Voltaire allemand?» l'édite (anonymement) dans sa revue en juin 1793, à Weimar. Le texte est aussitôt traduit par le groupe des radicaux du Newgate, qui le publient sans son aval et sans nom d'auteur une première fois en 1794, puis avec son nom en 1800.?» Enthousiasmé par le succès d'estime rencontré par son essai, James Lawrence compose en 1800 une première version romanesque illustrant ses thèses. À la lecture du manuscrit, Schiller l'aurait incité à la réécrire en allemand. C'est donc dans cette langue que paraît, en 1801, la première version du roman sous le titre Das Paradies der Liebe puis en 1809, sous un nouveau titre?: Das Reich der Nairen or Das Paradies der Liebe. Présent en France en 1803, James Lawrence est fait prisonnier comme la plupart des Anglais, puis est détenu à Verdun pendant plusieurs années. C'est dans ces circonstances qu'il entame la réécriture complète de son roman directement en français. Il l'intitule L'Empire des Nairs, ou Le Paradis de l'amour et le fait publier, en 1807, par Maradan, l'éditeur de Wollstonecraft et de Hays. À peine sorti de presse, l'ouvrage, considéré comme «?attentatoire aux bonnes mœurs?», est saisi par la police. Les exemplaires sont restitués sous la condition qu'on exporterait l'édition entière. L'ouvrage est alors diffusé en Allemagne et en Autriche où il a pour ambassadeur Johann Wolfgang von Goethe, dont Lawrence fit la connaissance en 1799, lorsque le poète romantique l'invita à Weimar pour la représentation du Mahomet de Voltaire. Dans son recueil de souvenirs, Frédéric Soret rapportera la critique de Goethe sur l'ouvrage de son ami?: «?C'est selon Goethe le travail d'un fou de beaucoup d'esprit et il ferait beaucoup plus de cas des écrits de Lawrence, si sa manière d'envisager les rapports entre les sexes n'était pas devenue chez lui une espèce d'idée fixe.?» (Soret, Conversations avec Goethe, 1932) L'amitié entre les deux hommes ne sera pas affectée par cette «?obsession?» et dans une lettre de 1829 à Thomas Carlyle, Goethe évoque encore Lawrence, comme étant «?un ami de longue date?». Goethe fut par ailleurs le commanditaire du seul portrait de J. Lawrence, réalisé à la demande du philosophe par Johann Joseph Schmeller. La première version anglaise, «?translated, with considerable alterations, by the author?» paraît à Londres en 1811 avec un titre bien plus explicite que la version française?: The Empire of the Nairs ; or, The Rights of Women. An Utopian Romance, in Twelve Books. Elle sera rééditée en 1824 avec un nouveau titre?: The Empire of the Nairs ; or, the Panorama of Love, Enlivened with the Intrigues of Several Crowned Heads ; And with Anecdotes of Courts, Brothels, Convents, and Seraglios ; The Whole Forming a Picture of Gallantry, Seduction, Prostitution, Marriage, And Divorce in All Parts of the World. En France, ce n'est qu'en 1814, après la chute de Napoléon, que Maradan est autorisé à écouler ses exemplaires rapatriés de l'étranger, dont il remplace la page de titre, précisant toutefois en pied, la date de l'achevé d'imprimer de 1807 (erronément imprimé «?1087?»). Même après la levée de la censure, la diffusion fut si modeste qu'aujourd'hui, il ne subsiste aucun exemplaire à la date de 1807, et seulement quelques rares 1814 dans les grandes institutions européennes et américaines. De fait, en 1817, Pigoreau, l'héritier de Maradan, détient encore suffisamment d'exemplaires pour envisager une nouvelle remise en vente. (Quérard annonce 1816, mais il s'agit manifestement d'une erreur) Il décide pour cela d'utiliser une ruse. Reprenant les exemplaires originaux de 1807, il change à nouveau la page de titre et la remplace cette fois par un titre très suggestif?: Le Panorama des boudoirs qu'il illustre en frontispices de quatre gravures érotiques superbement rehaussées en couleur, insinuant ainsi une tout autre littérature. L'édition originale française parut donc sous trois pages de titre distinctes en 1807, 1814 et 1817. Après une interdiction, une expatriation, une première remise en vente, ce n'est qu'au prix de cet ultime subterfuge que furent écoulés les derniers exemplaires de cet ouvrage trop progressiste. Cette idée sera d'ailleurs déclinée sous plusieurs formes puisqu'en 1831 le Baron d'Hénin publie une refonte du texte en 16 pages, avec un titre aux accents religieux?: Les Enfants de Dieu ou La Religion de Jésus réconciliée avec la philosophie (il annonce d'ailleurs dans la préface que des exemplaires de l'édition originale sont toujours disponibles). Puis, en 1837, le roman est à nouveau modifié par l'auteur et paraît cette fois sous un titre de vaudeville?: Plus de maris?! plus de pères?! ou Le Paradis des enfants de Dieu. En cinquante ans, cet ouvrage multiforme connait au moins sept parutions en français - et une douzaine dans les trois langues. Cependant, nous n'avons pu référencer que deux exemplaires passés en vente de l'édition française (une de 1814 et une de 1817), présentés comme des ouvrages érotiques à la suite de la notice fautive de la Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour de Gay-Lemonnyer. Ces péripéties éditoriales autant que la disparition quasi complète des exemplaires et l'effacement de l'auteur de l'histoire littéraire témoignent des obstacles dressés devant l'émergence d'une conscience qui allait devenir l'enjeu des siècles à venir?: la lutte nécessaire et toujours inachevée pour l'égalité et le droit des femmes. Si la France choisit d'interdire tout simplement l'ouvrage en invoquant son immoralité et le danger qu'il représente pour les lecteurs français, l'Angleterre, déjà aux prises avec les écrits de Mary Wollstonecraft, autorise la publication de ce nouveau brûlot, mais déchaîne la critique. En 1811, «?The Critical Review lui consacre plusieurs pages mordantes, s'attendant à ce que ses lecteurs, et surtout ses lectrices, rejettent avec «?dégoût et indignation?» un texte aussi «?absurde, improbable, indécent, immoral et seulement bon pour le feu?» (Anne Verjus, ibid.). Ainsi, grâce à ces manœuvres, l'ouvrage passera à peu près inaperçu du grand public, malgré une diffusion internationale. La circulation du roman de Lawrence sera donc confidentielle, mais son influence sera pourtant majeure dans les milieux intellectuels progressistes. Le premier converti est sans doute le gendre de Mary Wollstonecraft, le poète Percy Shelley. Une partie de son œuvre, en particulier Queen Mab (1813), Laon and Cythna (1817) et Rosalind and Helen (1819), serait inspirée de cette apologie de l'amour libre et même plus particulièrement de quelques scènes du roman. Peut-être en conseille-t-il la lecture à sa nouvelle conquête et future épouse, la très jeune Mary Godwin Wollstonecraft qui cite l'œuvre dans son journal du 27 septembre 1814 et dans sa liste de lecture de 1814, c'est-à-dire juste après sa rencontre avec Percy Shelley. Loin de partager l'enthousiasme de son jeune compagnon, la jeune fille de 17 ans se révèle très critique envers l'ouvrage de James Lawrence. La future Mary Shelley n'est pas moins profondément bouleversée par ce roman qui aura une importance majeure dans l'écriture de son chef-d'œuvre, Frankenstein. Dans son étude, The «?Paradise of the Mothersons?»?: «?Frankenstein?» and «?The Empire of the Nairs.?», publiée dans The Journal of English and Germanic Philology, (1996), D.S. Neff analyse l'influence de James Lawrence sur Mary Shelley et montre «?qu'une lecture attentive des deux romans révèle même que Mary a emprunté plusieurs éléments d'intrigues (key plot) et thématiques aux Nairs. Elle s'est néanmoins sentie obligée d'écrire un anti-Nairs, une monstrueuse parodie de la romance de Lawrence tandis que Percy Shelley utilisait les Nairs comme source d'inspiration de ses poèmes composés durant l'écriture de Frankenstein.?» Anne Verjus, pour sa part, relate les nombreux autres effets de cette publication?: «?L'Américain Aaron Burr, héros de la guerre d'indépendance, concurrent de Jefferson lors de l'élection présidentielle de 1800, admirateur lui aussi des principes éducatifs de Wollstonecraft, raconte dans son journal de voyage que, lors de son séjour à Londres, il s'est fait prêter le livre par son ami [le philosophe William] Godwin, [père de Mary Shelley et ami de Lawrence depuis 1796]. Après avoir passé deux nuits à le lire, il s'est rendu au domicile de Lawrence pour en discuter, concluant qu'ils seront certainement amenés à se revoir. Lawrence, flatté d'une visite aussi prestigieuse, raconte que l'Américain l'a invité à retourner avec lui aux États-Unis pour y établir une république nairaise. En revanche, Burr l'ayant recommandé à son amie Mme Thorpe, se voit répondre que, même si elle admire la libéralité de ses idées sur l'éducation des femmes, c'est là un «?abominable?» système et que certainement personne ne voudra de tels droits pour les femmes. Quelques années plus tard, à la toute fin de l'année 1828, Le Lion de Richard Carlile publie de larges extraits de l'introduction à l'Empire des Nairs. D'après les spécialistes de Carlile, celui-ci aurait lu L'Empire des Nairs bien avant d'en publier ces extraits. Beaucoup de détails laissent penser que Richard Carlyle s'est inspiré de Lawrence en écrivant son livre Every Woman's book en 1826.?» Enfin, c'est sans doute sur les féministes saint-simoniennes que James Lawrence exercera la plus grande influence, laissant dans leurs écrits de nombreuses traces relevées par Anne Verjus. Ainsi en 1832, Suzanne Voilquin décrit longuement L'Empire des Nairs dans L'Apostolat des femmes ; en 1833, Claire Demar cite le roman à quatre reprises dans Ma loi d'avenir. De même, en 1834, Mme E.A. Casaubon dans Le Nouveau Contrat social, ou Place à la femme, reproduit un large extrait de la version de 1831 Les Enfants de Dieu, tandis que Flora Tristan invoque Lawrence dans une pétition de 1838 (Pétition contre la peine de mort, À messieurs les membres de la chambre des députés). Malgré l'ascendance de sa pensée sur les premiers féministes et, généralement, sur les plus éminents représentants de l'intelligentsia européenne progressiste du début du XIXè siècle, on ne connait presque rien de ce précoce défenseur du droit à l'éducation des filles et de la reconnaissance de l'égalité homme-femme. L'histoire éditoriale hors du commun de cette œuvre, de son interdiction première à ses travestissements multiples et à sa lente mais inexorable disparition des mémoires, est sans doute aussi instructive que les idées défendues par son auteur sur le pouvoir phallocrate à l'œuvre dans la société. Et l'on aurait tort de croire que 200 ans après sa publication, le texte de James Lawrence, prônant la désacralisation du mariage, de la filiation et des relations amoureuses, a perdu de sa puissance subversive?: «?Eh bien?! que ce mot père soit rayé de nos institutions, et que marqué d'un signe de réforme, ainsi que ceux de mari et d'époux, il ne soit conservé dans nos dictionnaires que pour expliquer les usages et nous rappeler la simplicité des siècles passés. Que tout enfant soit laissé aux soins de sa mère, et qu'il n'ait d'autre héritage que celui qu'elle lui transmettra. Que toute femme soit affranchie sans restriction de la domination des hommes, et puisse exercer tous les droits dont ils ont exclusivement joui jusqu'ici. Qu'il lui soit permis de changer d'amans à son gré, et de les prendre indistinctement dans toutes les classes de la société.?» Son long discours préliminaire de soixante et onze pages, notamment, s'avère être un véritable essai exposant son projet d'une société égalitaire et dénonçant un système où, malgré une parfaite parité intellectuelle, la femme est élevée plus qu'éduquée afin de la maintenir dans une infériorité artificielle?: «?Les divers ouvrages à l'aiguille [...] ne feront jamais prendre un grand essor à ses idées. Elle ne voit d'autres hommes que ses maîtres. [...] Le moment arrive enfin où elle fait son entrée dans le monde ; mais la liberté, si chère à tous les cœurs, fuit devant elle comme une ombre?: elle existe encore moins pour elle que pour un garçon de dix ans. [...] l'homme a décidé en maitre absolu que l'ignorance consoliderait son autorité [...] Or, si elle naît avec autant d'esprit que lui, pourquoi la femme obéirait- elle à l'homme, plutôt que l'homme à la femme?? Il est vrai que, selon Moïse, elle ne fut regardée, durant les premiers siècles, que comme la servante de son orgueilleux associé?: mais si au lieu d'avoir été rédigée par un homme, la bible l'eût été par une femme, on aurait pu avoir une narration bien différente.?» Exceptionnelle et rarissime édition originale de l'une des premières grandes œuvres féministes du XIXè siècle, qui, malgré son influence considérable, fut parfaitement effacée de l'histoire littéraire et intellectuelle. Le peu d'exemplaires subsistant dans les grandes institutions étant pour la plupart classés au rayon des livres érotiques?! - ChezPigoreau, Paris 1817, 9,5x16cm, 4 volumes reliés. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Le Panorama des boudoirs, ou l'Empire des Nairs Chez Pigoreau | Paris 1817 | 9,5 x 16 cm | 4 volumes bound in sheep One of the first great but almost unknown feminist books, admired by Schiller, Goethe, Godwin, Burr and which influenced Carlisle, Percy and Mary Shelley, Suzanne Volquin and Flora Tristan. First edition of an extraordinary rarity, with a new title page with the Pigoreau address and enriched with four color-enhanced frontispieces, including one folding. Contemporary bindings in half blonde sheep, spines decorated with gilt finishing tools and fillets and title pieces and volume labels in red morocco, marbled paper boards. A tiny worm hole at the foot of the first volume, the joint at the top of the outer board of which is very slightly split. This long novel, made up of an erotic collection, is actually one of the most important feminist texts of the early 19th century. Despite a chaotic editorial adventure heavily hampered by censorship, this work written in French by a young Englishman, claiming to be a follower of Mary Wollstonecraft, will have a considerable influence on some of the most prominent European minds, including Percy and Mary Shelley, Goethe, Schiller, Aaron Burr, Thomas Carlyle and Flora Tristan. Although it was published in three versions, German, French and then English, each one being a complete rewriting of the work by the polyglot author, this major and subversive work was very quickly removed from bookshop catalogs, and its author disappeared from literary history from 1840 to the end of the 1970s. ""Today, after having long been known only by Shelley specialists, Lawrence begins to gain visibility within work on English radicalism. [...] He features prominently among the radical English feminists of the 1790s and [...] is considered as one of the precursors, with Shelley and Owen, to the fight against marriage and for sexual reform."" (Anne Verjus, Une société sans pères peut-elle être féministe ? L'Empire des Nairs de James H. Lawrence.) Despite dozens of editions published in the 19th century, we have not found any copy offered on the international market. Lawrence was barely 18 years old when he wrote a first essay on the 'system' of the Nairs, a matrilineal society situated on the Malabar Coast, in India, in which marriage and paternity had been abolished. Enthused by the critical success his essay encountered, in 1800 James Lawrence wrote a first novel version illustrating his thesis. On reading the manuscript, Friedrich von Schiller would have encouraged him to translate it into German. It is, therefore, in this language that, in 1801, the first version of the novel was published under the title Das Paradies der Liebe. Present in France in 1803, James Lawrence became a prisoner like the majority of the English and was then held at Verdun for several years. It was under these circumstances that he started the complete rewriting of his novel directly into French. It was entitled L'Empire des Nairs, ou le Paradis de l'amour and was published in 1807 by Maradan, the publisher of Wollstonecraft and Hays. Barely off the press, the work was seized by the police, considered ""detrimental to good morals"". The copies were returned only on the condition that the entire edition was exported. The work was then distributed in Germany and in Austria where he had Johann Wolfgang von Goethe as an ambassador, whom Lawrence met in 1799, when the romantic poet invited him to Weimar for the performance of Voltaire's Mahomet. In his memoirs, Frédéric Soret will report Goethe's criticism of his friend's work: ""According to Goethe, this is the work of a madman with a great mind and he would pay much more attention to Lawrence's writing if his approach to gender relations had not become a sort of fixed idea."" (Soret, Conversations avec Goethe, 1932) The friendship between the two men will not be affected by this ""obsession"" and in an 1829 letter to Thomas Carlyle, Goethe again referred to Lawrence as a ""long-time friend"". Goethe was also the sponsor of the only portrait of J. Lawrence, undertaken at the philosopher's request by Johann Joseph Schmeller. The first English version, ""translated, with considerable alterations, by the author"" was published in London in 1811 with a much more explicit title than the French version: The Empire of the Nairs; or, The Rights of Women. An Utopian Romance, in Twelve Books. It was republished in 1824 with a new title: The Empire of the Nairs; or, the Panorama of Love, Enlivened with the Intrigues of Several Crowned Heads; And with Anecdotes of Courts, Brothels, Convents, and Seraglios; The Whole Forming a Picture of Gallantry, Seduction, Prostitution, Marriage, And Divorce in All Parts of the World. In France, it was not until 1814, after the fall of Napoléon, that Maradan was authorized to sell his copies repatriated from abroad, of which he replaced the title page, nonetheless specifying the date of the completed printing 1807 at the foot (erroneously printed ""1087""). Even after the lifting of the censorship, distribution was so modest that today there are no copies with the 1807 date, and only a few rare 1814 copies in the major European and American institutions. Indeed, in 1817, Pigoreau, Maradan's heir, still held enough copies to consider a new sale. (Quérard announced 1816, but this was clearly an error) He decided to use a ruse. Taking the original 1807 copies, he again changed the title page and replaced it this time with a very suggestive title: Le Panorama des boudoirs which it illustrates in frontispieces of four erotic engravings superbly enhanced in color, thus insinuating a completely different literature. The first French edition published, therefore, under three separate title pages in 1807, 1814 and 1817. After a ban, an expatriation, a first resale, it is only at the price of this last subterfuge that the final copies of this too progressive work were sold. This idea will be weakened in several ways since in 1831 the Baron d'Hénin publishes a 16-page rewriting of the text with religious emphasis: Les Enfants de Dieu ou la Religion de Jésus réconciliée avec la philosophie (incidentally, he announces in the preface that the copies of the first edition are still available). Then, in 1837, the novel is modified again by the author and this time appears with a vaudeville title: Plus de maris ! plus de pères ! ou le Paradis des enfants de Dieu. In fifty years, this multifaceted work has known at least seven publications in French - and a dozen in all three languages. However, we have been able to reference only two copies that have been put up for sale of the French edition (one from 1814 and one 1817), presented as erotic works following the faulty notice of Gay-Lemonnyer's Bibliographie des ouvrages relatifs à l'amour. These editorial shifts as well as the almost total disappearance of the copies and the erasure of this author of literary history, testify to the obstacles raised in the face of the emergence of a consciousness which would become the challenge of centuries to come: the necessary and still unfinished struggle for equality and rights for women. If France chooses to simply ban the work by invoking its immorality and the danger it represents for French readers, England, already grappling with the writings of Mary Wollstonecraft, authorises the publication of this new red-hot book, but unleashes criticism. In 1811, The Critical Review devotes several scathing pages, expecting that its readers, and especially its female readers, reject with ""degust and indignation"" a text so ""absurd, improbable, indecent, immoral and only good for the fire"". Thus, thanks to these manoeuvres the work will pass almost unnoticed by the general public, despite international distribution. The circulation of Lawrence's novel will, therefore, be restricted, but its influence will be major in progressive intellectual circles. The first convert was no doubt the son-in-law of Mary Wollstonecraft, the poet Percy Shelley. Part of his work, in particular Queen Mab (1813), Laon and Cythna (1817) and Rosalind and Helen (1819), would be inspired by this praise of free love and even more specifically some of the novel's scenes. Perhaps he recommends reading it to his new conquest and future wife, the very young Mary Godwin Wollstonecraft who cites the work in her diary of 27 September 1814 and in her reading list in 1814, that is to say, just after her meeting with Percy Shelley. Far from sharing the enthusiasm of her young companion, the young 17-year-old girl is very critical of James Lawrence's work. The future Mary Shelley is no less deeply moved by this novel which will be of major significance in the writing of her masterpiece, Frankenstein. In his study, The Paradise of the Mothersons: ""Frankenstein"" and ""The Empire of the Nairs"", published in the Journal of English and Germanic Philology, (1996), D. S. Neff analyses James Lawrence's influence over Mary Shelley and shows ""that a close reading of both novels reveals that even though Mary appears to have borrowed some key plot and thematic elements from Nairs, she nevertheless felt compelled to write an ""anti-Nairs"", a monstrous parody of Lawrence's romance, whereas Percy Shelley used Nairs as a source of inspiration for his poems written during the writing of Frankenstein."" Anne Verjus, for her part, recounts the many other effects of this publication: ""The American Aaron Burr, a hero of the War of Independence, a competitor to Jefferson in the 1800 presidential election, and also an admirer of Wollstonecraft's educational principles, recounts in his travel journal that, during his stay in London, he had the book loaned to him by his friend [the philosopher William] Godwin, [father of Mary Shelley and friend to Lawrence since 1796]. After having spent two nights reading it, he went to Lawrence's home to discuss it, concluding that they will certainly see each other again. Lawrence, flattered by such a visit, recounts that the American invited him to return with him to the United States to establish a Naira republic. On the other hand, Burr having recommended it to his friend Mrs Thorpe, was told that, although she admired the liberality of his ideas on the education of women, it was an ""abominable"" system and that no one would certainly want such rights for women. Several years later, at the very end of 1828, The Lion by Richard Carlile published large extracts of the introduction to L'Empire des Nairs. According to specialists on Carlile, he would have read L'Empire des Nairs well before publishing these extracts. Many details suggest that he was inspired by Lawrence in writing his book Every Woman's book in 1826."" Finally, it is undoubtedly on the Saint-Simon feminists that James Lawrence will exert the greatest influence, leaving many marks in their writing, as noted by Anne Verjus. Thus in 1832, Suzanne Volquin described L'Empire des Nairs at length in L'Apostolat des femmes; in 1833, Claire Demar quotes the novel four times in Ma loi d'avenir. Similarly, in 1834, Mrs E.A. Casaubon in Le Nouveau Contrat social, ou Place à la femme, reproduced a large extract of the 1831 version of Les Enfants de Dieu, while Flora Tristan (the famous feminist, socialist and Gauguin's grand-mother), invoked Lawrence in a petition in 1838 (petition against the death penalty, To the members of the Chamber of Deputies). Despite the lineage of his thoughts on the first feminists and, generally, on the most prominent representatives of the progressive European intelligentsia in the early 19th century, almost nothing is known of this early defender of girls' right to education and the recognition of gender equality. The unusual editorial history of this work, from its primary prohibition to its multiple distortions and its slow but inexorable disappearance from memory, is no doubt as instructive as the ideas defended by its author on the phallocrat power at work in society. And it would be wrong to believe that 200 years after its publication, James Lawrence's text, advocating the desecration of marriage, filiation and romantic relations, has lost its subversive power: ""Well! Let this word 'father' be removed from our institutions, and be marked with a sign of reform, as well as those of husband and spouse, let them be only preserved in our dictionaries to explain the usages and remind us of the simplicity of past centuries. Let every child be left in the care of its mother, and let him have no other heritage than that which she will pass on to him. May every women be freed without restriction from the domination of men, and be able to exercise all the rights that they exclusively have enjoyed until now. May she be able to change lovers at will, and take them indiscriminately from all classes of society."" His 71-page long preliminary speech proves to be a real essay setting out his project of an egalitarian society and denouncing a system in which, despite perfect intellectual parity, women are raised more than educated in order to keep them in an artificial inferiority: ""The many needleworks [...] will never allow her ideas to flourish. She sees no other men than her masters. [...] The moment finally comes when she enters the world; but freedom, so dear to all hearts, flees before her like a shadow: it exists even less for her than for a 10-year-old boy. [...] Man has decided, as absolute master, that ignorance would consolidate his authority [...] Now, if she is born with as much mind as he, why should woman obey man, rather than man obey woman? It is true that, according to Moses, during the first centuries she was regarded only as the servant of her proud partner: but if instead of having been written by a man, the bible had been written by a woman, we could have had a very different narrative."" Exceptional and extremely rare first edition of one of the first great feminist works of the 19th century, which, despite its considerable influence, was perfectly erased from literary and intellectual history. The few copies remaining in major institutions are mostly classified in the department of erotic books!
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 76800
€  5000.00 [Appr.: US$ 5413.89 | £UK 4297.5 | JP¥ 846160]

 
RINGHIERI Innocenzio & LOUVEAU Jean
Le dialogue de la vie et de la mort
1865, 90pp., relié. Manuscrit original de cette traduction de l'oeuvre de Ringhieri (en toscan) par Jean Louveau, parue à Lyon, chez Antoine Vollant en 1562. Transcription par l'abbé Delaporte. Elégant manuscrit sur papier vergé bleu, à la plume noire. L'epitre au pasteur de Vaugirard à Nantes, est datée 1865. Fine écriture très lisible. Reliure en demi maroquin rouge d'époque. Dos à nerfs orné de 5 fleurons. Titre doré. Légers frottements. Bon exemplaire. Le transcripteur possédait un exemplaire de l'édition de 1562, la première avait paru en 1557. Sept dialogues mettent face à face La vie et La mort dans un échange qui doit davantage au stoïcisme chrétien, à une méditation plutôt philosophique et humaniste, qu'à la théologie, plutôt absente de ces dialogues. - 1865, 90pp., relié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 39568
€  400.00 [Appr.: US$ 433.11 | £UK 344 | JP¥ 67693]

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