Librairie Le Feu Follet: Lettres autographes
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MOUNIER Emmanuel
Trois lettres autographes signées d'Emmanuel Mounier
Paris s.d. 23 janvier [1936], 13,5x21cm, en feuillets. Trois lettres autographes signées d'Emmanuel Mounier adressées à Henri Petit, 7 pages à l'encre noire sur papier en tête comportant l'adresse du siège de la revue Esprit. Pliures inhérentes aux mises sous pli. Ensemble de trois lettres apportant des suggestions de correction sur le manuscrit de Un homme veut rester vivant: le bilan moral d'une époque, débat humaniste sur la foi chrétienne par Henri Petit qui paraitra chez Aubier-Montaigne en novembre 1936 dans la collection Esprit, qu'Emmanuel Mounier venait de prendre en charge en lien avec sa revue éponyme. La position de Mounier, chrétien engagé, l'amène à écrire ces lignes pleines d'ironie : « Prenez ceci pour ce que vous voudrez. Un certain snobisme à la fois de sectaire et d'archéologue s'est bien emparé de la manière d'écrire le dieu (article et minuscule), au dieu, que cela agace un peu. Pourquoi pas Dieu, comme dit à la fois l'incroyant et l'homme de peuple athée ? C'est tellement plus sympathique. » (Nous remercions Yves Roullière, vice-président de l'Association des Amis d'Emmanuel Mounier et chargé de ses Œuvres complètes, du précieux éclairage qu'il nous a apporté sur ces lettres sans nom de destinataire explicite.) - Paris s.d. 23 janvier [1936], 13,5x21cm, en feuillets. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
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Book number: 64419
€  280.00 [Appr.: US$ 302.01 | £UK 240.5 | JP¥ 47252]

 
ORSENNA Erik
Bristol manuscrit signé Erik A/O dans lequel il félicite sa correspondante
Seuil, Paris s.d. (circa 1990), 15x10,5cm, une feuille + une enveloppe. Bristol manuscrit, à en-tête de la présidence de la république et sous le véritable patronyme d'Erik Orsenna, 5 lignes à l'encre noire, adressé à Nadine Nimier, épouse et veuve de Roger Nimier. Enveloppe jointe. ""Bravo pour votre N°III. Quand venez-vous me voir ? 261 51 00. A bientôt Erik A/O."" Les lettres b et i et bientôt ayant bavé. - Seuil, Paris s.d. (circa 1990), 15x10,5cm, une feuille + une enveloppe. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 83263
€  120.00 [Appr.: US$ 129.43 | £UK 103.25 | JP¥ 20251]

 
LA JEUNESSE Ernest LA JEUNESSE Ernest
Carte postale autographe signée adressée à Emile Straus
S.n., Paris 2 février 1904, 14x9cm, une carte postale. Carte postale autographe signée d'Ernest La Jeunesse adressée à Emile Straus : ""Je crois, mon vieux, que vous aimerez cette carte-là. A vous, Ernest La Jeunesse"" Grand passionné d'art épistolaire, Emile Straus fonda en 1899 La Carte postale illustrée, bulletin de liaison de l'association qu'il venait de lancer, l'International Poste-Carte Club. - S.n., Paris 2 février 1904, 14x9cm, une carte postale. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 80698
€  70.00 [Appr.: US$ 75.5 | £UK 60.25 | JP¥ 11813]

 
LA JEUNESSE Ernest LA JEUNESSE Ernest
Carte postale autographe signée adressée à Emile Straus
S.n., Paris février 1904, 14x9cm, une carte postale. Carte postale autographe signée d'Ernest La Jeunesse adressée à Emile Straus : ""Voici, cher ami, avec mes meilleurs sentiments. Annoncez des séries napoléoniennes, républicaines et autres fantaisies socialistes, votre Ernest La Jeunesse"" Grand passionné d'art épistolaire, Emile Straus fonda en 1899 La Carte postale illustrée, bulletin de liaison de l'association qu'il venait de lancer, l'International Poste-Carte Club. - S.n., Paris février 1904, 14x9cm, une carte postale. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 80700
€  70.00 [Appr.: US$ 75.5 | £UK 60.25 | JP¥ 11813]

 
SUE Eugène
Lettre autographe signée adressée à Louis Desnoyers
s.d. (ca 1840), 11x16,6cm, une page sur un feuillet remplié. Lettre autographe signée d'Eugène Sue adressée à Louis Desnoyers, rédacteur au Siècle. Une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet remplié ; adresse du destinataire au verso du dernier feuillet. Pliures inhérentes à l'envoi. Un manque angulaire en haut du second feuillet et quelques piqûres en tête du premier sans atteinte au texte. Sue suggère le titre d'un roman, sans doute pour la rédaction d'une chronique : L'Armée de la Lune. - s.d. (ca 1840), 11x16,6cm, une page sur un feuillet remplié. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 75709
€  250.00 [Appr.: US$ 269.66 | £UK 214.75 | JP¥ 42189]

 
DELACROIX Eugène
Lettre d'amour autographe inédite à ""Julie"" (Louise de Pron) : ""trompe-moi si tu veux, je te croirai, je veux tant te croire et j'en ai si besoin""
s.d. (ca 1823), 12x18,2 cm et 10x15,5cm, Six pages sur deux feuillets rempliés. Lettre autographe presque totalement inédite du peintre Eugène Delacroix à sa passion de jeunesse, la mystérieuse « Julie », désormais identifiée comme étant Madame de Pron, de son nom de jeune fille Louise du Bois des Cours de La Maisonfort épouse de Louis-Jules Baron Rossignol de Pron et fille du marquis de La Maisonfort, ministre de France en Toscane, mécène de Lamartine et ami de Chateaubriand. 90 lignes, 6 pages sur deux feuillets rempliés. Quelques biffures et deux annotations de bibliographe au crayon en partie supérieure de la première page (« no 114 »). Cette lettre est l'une des dernières à son amante en main privée, l'ensemble de la correspondance de Delacroix à Madame de Pron étant conservé au Getty Research Institute (Los Angeles). Seules neuf des quatre-vingt-dix lignes de cette lettre inédite furent transcrites dans le Burlington Magazine de septembre 2009, à l'occasion du long article de Michèle Hanoosh, Bertrand et Lorraine Servois dont les recherches révélèrent enfin l'identité de la fameuse destinataire. Sublime lettre d'amour d'Eugène Delacroix âgé de vingt-quatre ans, adressée à son amante Madame de Pron, de douze ans son aînée, qui déchaîna chez lui la plus vive passion. Cet épisode de jeunesse du peintre, alors considéré comme l'étoile montante du Romantisme, est longtemps demeuré un mystère dans la biographie de Delacroix, qui prit soin de conserver l'anonymat de son amante grâce à divers pseudonymes : la « Cara », « la dame des Italiens », ou encore « Julie », comme dans cette lettre, en référence au fameux roman épistolaire Julie ou la Nouvelle Héloïse de Rousseau. Pour des raisons évidentes, Delacroix ne signa aucune lettre de son nom dans sa correspondance avec la dame. Grande figure de l'aristocratie légitimiste, la destinataire de cette lettre enfiévrée est Madame de Pron, fille du marquis de La Maisonfort, ministre de France en Toscane, mécène de Lamartine, ami de Chateaubriand. Sa beauté fut immortalisée en 1818 par Élisabeth Vigée-Lebrun, qui réalisa son portrait au pastel, coiffée à l'orientale. La rencontre de Delacroix et de Madame de Pron eut lieu en avril 1822 lors de la commande du portrait du fils de celle-ci, Adrien, élève au lycée Impérial (actuel lycée Louis-le-Grand). Delacroix avait été commissionné pour le portrait par son ami intime Charles Soulier, amant de Madame de Pron, qui bien malgré lui servit d'entremetteur à Delacroix. En l'absence de Soulier parti en Italie, le peintre et la jeune femme nouèrent une relation amoureuse intense. La commande de portrait devint un prétexte à leurs tendres rendez-vous dans son atelier de la rue de Grès tandis que nulle trace de peinture de l'enfant n'a encore été retrouvée à ce jour. Leur aventure dura à peine plus d'une année, mais fut l'une des plus intenses passions de la vie de l'artiste. Notre missive doit sans doute correspondre aux derniers feux de leur relation, au mois de novembre 1823. Après une de ses visites au terme d'un hiatus de plusieurs mois, Delacroix lui réécrit sous le coup de l'émotion : « Je rentre le cœur tout bouleversé, quelle bonne soirée ! [...] Quelques fois je me dis : pourquoi l'ai-je revue ? Dans la paisible retraite où je vivais, même au milieu des lieux invisibles que je m'étais formé [...] je parvenais à faire taire mon cœur ». Madame de Pron avait en effet décidé de mettre un terme à leurs relations intimes (voir sa lettre du 10 novembre 1823 : « Je veux de l'amitié bien douce [...] je ne veux pas vous tourmenter », (Getty Research Institute). Perdant tout discernement et avec une dévotion aveugle, Delacroix tente de faire renaître leur liaison : « Fais-moi mentir, prouve-moi que ton âme est bien celle de la Julie que j'aie vue autrefois, puisque la mienne a retrouvé ses émotions charmantes et ses inquiétudes ». Mais le peintre se heurte à Soulier et au général de Coëtlosquet, eux aussi amants de Madame de Pron. Delacroix avait évité de justesse une brouille définitive avec Soulier, qui avait failli apercevoir une lettre de Madame de Pron dans ses appartements : « J'ai feint d'avoir perdu ma clef [...] J'espère que mon tort envers lui n'influera pas sur ses relations avec... Dieu veuille qu'il l'ignore toujours ! » (Journal, 27 octobre 1822, éd. Michèle Hanoosh, vol. 1, p. 94). Prisonnier de ce carré amoureux, Delacroix se résigne à partager l'affection de son amante, mais il lui en fait l'amer reproche : « Je crains que vous ne puissiez pas aimer parfaitement. Il s'est fait dans vos sentiments une lacune qui vous a été fatale [...] dis-moi que non, dis-le-moi de toutes les manières, trompe-moi si tu veux, je te croirai, je veux tant te croire et j'en ai si besoin ». Vouvoiement et invectives familières se confondent dans l'esprit tourmenté du peintre. Ironie du sort, Delacroix séjourna fréquemment chez l'autre amant de Madame de Pron, son cousin le général d'Empire Charles Yves César Cyr du Coëtlosquet, chez qui elle logeait rue Saint-Dominique. Delacroix prendra sa revanche sur ce rival en peignant pour lui en 1826 la fameuse Nature morte aux homards (musée du Louvre), prenant soin d'y glisser de facétieuses références à l'ultra-royalisme de son commanditaire : « J'ai achevé le tableau d'animaux du général [...] Il a déjà donné dans l'œil à une provision d'amateurs et je crois que cela sera drôle au Salon [de 1827-1828] » écrit-il dans une lettre à Charles Soulier. Un souvenir de la liaison de Delacroix avec Madame de Pron subsiste dans son tableau en cours, les Scènes du Massacre de Scio, révélation du Salon de 1824, qui placera Delacroix en chef de file du Romantisme et révolutionnera l'histoire de la peinture. En effet, il se procurera par l'entremise de son amante des armes Mameloukes, dont il subsiste une étude (J72) et qui figurent au flanc du spahi chargeant les femmes dans la composition finale. Aussi, un album d'aquarelles de la main de son ami Soulier le représente en train d'orner la chambre de son ancienne amante de décors pompéiens dans le château de Beffes, où il séjournera brièvement en juin 1826. L'ardeur de sa passion pour Madame de Pron est enfin révélée par cette lettre qui ne figure dans aucun essai biographique ni correspondance du peintre. Plus tard, Delacroix se rappellera au bon souvenir de son amante : « Tu diras à Mme de Pron que les Françaises n'ont pas d'égales pour la grâce » (lettre à Soulier, 6 juin 1825). - s.d. (ca 1823), 12x18,2 cm et 10x15,5cm, Six pages sur deux feuillets rempliés. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Unpublished handwritten letter to ""Julie"" (Louise de Pron): ""Fool me if you want, I'll believe you, I want to believe you so much and I need it"" [ca 1823] | 12 x 18,2 cm and 10 x 15,5 cm | six pages on two double leaves Almost entirely unpublished handwritten letter from the painter Eugène Delacroix to the love of his youth, the mysterious ""Julie"", now identified as being Madame de Pron, by her maiden name Louise du Bois des Cours de La Maisonfort, wife of Louis-Jules Baron Rossignol de Pron and daughter of the Marquis de La Maisonfort, Minister of France in Tuscany, patron of Lamartine and friend of Chateaubriand. 90 lines, 6 pages on two folded leaves. A few deletions and two bibliographical annotations in pencil on the upper part of the first page (""no114""). This letter is one of the last to his lover in private ownership, all of Delacroix's correspondence to Madame de Pron being kept at the Getty Research Institute (Los Angeles). Only nine of the ninety lines of this unpublished letter were transcribed in the Burlington Magazine in September 2009, alongside the long article by Michèle Hanoosh, Bertrand and Lorraine Servois, whose research finally revealed the identity of the famous recipient. Sublime love letter from twenty-four-year-old Eugène Delacroix, addressed to his lover Madame de Pron, twelve years his senior, who unleashed the liveliest passion in him. This episode of the painter's youth, then considered the rising star of Romanticism, for a long time remained a mystery in the biography of Delacroix, who was careful to preserve the anonymity of his lover thanks to various pseudonyms: ""Cara"", ""the Lady of the Italians"", and even ""Julie"", as in this letter, in reference to the famous epistolary novel Julie ou la Nouvelle Héloïse by Rousseau. For obvious reasons, Delacroix did not sign his name on any of the letters in correspondence with the lady. A great figure of the legitimate aristocracy, the recipient of this feverish letter is Madame de Pron, daughter of the Marquis de La Maisonfort, Minister of France in Tuscany, patron of Lamartine, friend of Chateaubriand. Her beauty was immortalized in 1818 by Élisabeth Vigée-Lebrun, who painted her portrait in pastel, with an oriental hairstyle. Delacroix and Madame de Pron met in April 1822 when the portrait of the latter's son, Adrien, was commissioned, a pupil at the Lycée Impérial (now Lycée Louis-le-Grand). Delacroix had been commissioned for the portrait by his close friend Charles Soulier, Madame de Pron's lover, who despite himself, served as an intermediary for Delacroix. In the absence of Soulier, who had gone to Italy, the painter and the young women established an intense romantic relationship. The portrait commission became a pretext for their tender meetings in his studio on rue de Grès, while no trace of the child's painting has been found to this day. Their adventure lasted a little over a year, but it was one of the most intense passions of the artist's life. Our letter undoubtedly corresponds to the last throes of their relationship, in the month of November 1823. After one of their visits at the end of a hiatus of several months, Delacroix writes to her again under the influence of emotion: ""I come home with a shaken heart, what a wonderful evening! [...] Sometimes I say to myself: why did I see her again? In the calm sanctuary where I lived, even in the middle of the invisible places that I had formed [...] I managed to silence my heart"". Madame de Pron had indeed decided to bring an end to their intimate relationship (see her letter from 10 November 1823: ""I want sweet friendship [...] I do not want to torment you"", (Getty Research Institute). Losing all discernment and with blind devotion, Delacroix attempts to revive their affair: ""Make me lie, prove to me that your soul is indeed that of the Julie that I once knew, since mine has regained its charming emotions and its worries"". But the painter runs into Soulier and General de Coëtlosquet, also lovers of Madame de Pron. Delacroix had narrowly avoided a final disagreement with Soulier, who had almost seen a letter from Madame de Pron in his apartments: ""I pretend to have lost my key [...] I hope that my wrong towards him will not affect his relations with... God grant that he always ignores it!"" (Journal, 27 October 1822, ed. Michèle Hanoosh, vol. 1, p. 94). A prisoner of this love square, Delacroix resigns himself to sharing his lover's affection, but he bitterly reproaches her for it: ""I fear that you cannot love perfectly. There has been a gap in your feelings which has been fatal to you [...] tell me no, tell me anyway, fool me if you want, I'll believe you, I want to believe you so much and I need it"". Formalities and familiar invectives merge in the tormented mind of the painter. Ironically, Delacroix frequently stayed with Madame de Pron's other lover, her cousin Empire Général Charles Yves César Cyr du Coëtlosquet, with whom she stayed in rue Saint-Dominique. Delacroix will take his revenge on this rival in 1826 by painting for him the famous Nature morte aux homards (Louvre museum), taking care to slip in facetious references to the ultra-royalism of his sponsor: ""I have completed the General's painting of animals [...] He has already seduced a provision of amateurs and I believe that will be funny at the Salon (1827-1828)"" he writes in a letter to Charles Soulier. A memory of Delacroix's affair with Madame de Pron remains in his ongoing painting, the Scènes du Massacre de Scio, a revelation of the 1824 Salon, which will place Delacroix as the leader of Romanticism and will revolutionise the history of painting. Indeed, through his lover, he obtained Mamluk weapons, of which there remains a study (J72) and which appear on the sides of the Spahi charging the women in the final composition. Also, a watercolor album at the hand of his friend Soulier shows him in the process of decorating the room of his former lover with Pompeian decorations in the château de Beffes, where he will briefly stay in June 1826. The ardor of his passion for Madame de Pron is finally revealed by this letter which does not appear in any bibliographical essay or correspondence of the painter. Later, Delacroix will remember his lover fondly: ""You will tell Madame de Pron that French women have no equal for grace"" (letter to Soulier, 6 June 1825).
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Book number: 75940
€  13500.00 [Appr.: US$ 14561.4 | £UK 11594.25 | JP¥ 2278228]

 
DELACROIX Eugène
Lettre d'amour autographe à ""Julie"" (Louise de Pron) : ""Je voudrais circuler avec ton sang dans les veines et aller dans ton cœur, y voir si je l'occupe tout entier.""
mercredi 5 novembre [1823], 19,7x29,9cm, une feuille rempliée. Lettre autographe datée du peintre Eugène Delacroix à sa passion de jeunesse, la mystérieuse « Julie », désormais identifiée comme étant Madame de Pron, de son nom de jeune fille Louise du Bois des Cours de La Maisonfort épouse de Louis-Jules Baron Rossignol de Pron et fille du marquis de La Maisonfort, ministre de France en Toscane, mécène de Lamartine et ami de Chateaubriand. 27 lignes sur un feuillet remplié. Deux déchirures marginales à la pliure du feuillet. Discrètes déchirures en partie supérieure. Note au crayon d'un précédent bibliographe en partie supérieure droite (« no 11 »). Cette lettre demeure l'une des dernières à son amante en main privée, l'ensemble de la correspondance de Delacroix à Madame de Pron étant conservé au J. Paul Getty Research Institute (Los Angeles). Elle fut transcrite uniquement dans le Burlington Magazine de septembre 2009, à l'occasion du long article de Michèle Hanoosh, Bertrand et Lorraine Servois dont les recherches révélèrent enfin l'identité de la fameuse destinataire. « Aime-moi comme je t'aime, comme l'amour veut qu'on aime. » Écrivant dans le feu de la passion, le jeune Eugène laisse libre court à sa verve amoureuse dans cette véritable œuvre d'art épistolaire où se mêlent désirs et souvenirs, romantisme et prosaïsme, et d'où semblent déjà sourdre les grands thèmes picturaux du génie Delacroix. En avril 1822, alors qu'il présente au Salon sa première grande toile Dante et Virgile aux Enfers, Delacroix découvre le Paradis grâce à sa rencontre avec Madame de Pron, maîtresse de son ami intime Charles Soulier qui le charge de réaliser le portrait de son fils, Adrien. Nul ne sait si ce portrait qui n'a jamais été retrouvé fut achevé un jour, mais il servit de prétexte aux rencontres secrètes des deux amants dans l'atelier de la rue de Grès. La beauté de Louise avait été immortalisée quelques années plus tôt par le trait délicat d'Élisabeth Vigée-Lebrun, qui réalisa un portrait d'elle coiffée à l'orientale dans une pose de naturelle élégance. Leur aventure dura à peine plus d'une année, mais fut l'une des plus intenses passions de la vie de l'artiste. Il ne fut pourtant pas le seul amant de cette femme étonnante dont le mari alcoolique et violent venait juste d'être interné à la maison Royale de Charenton après avoir été déclaré fou. Seule, Madame de Pron trouva réconfort dans les bras d'un aréopage d'amants, parmi lesquels Soulier, l'ami de Delacroix, et le général de Coëtlosquet qu'elle épousera après l'officialisation de son divorce en 1829. Ces liaisons scandaleuses n'auraient sous aucun prétexte pu être rendue publique ; et Delacroix, dans ses lettres et ses cahiers, surnomma donc son amante « Julie » (en référence à La Nouvelle Héloïse), « J. » ou « la Cara ». Sa discrétion fut telle que même ses biographes ne purent jusqu'à récemment déceler la mystérieuse identité de la plus brûlante passion de Delacroix. Le futur peintre de harems d'Alger, fut donc lui-même l'un des hommes de l'androcée de Madame de Pron. S'il respecte ses rivaux, dont l'un est un ami intime et l'autre un futur commanditaire pour lequel il peindra plus tard sa surprenante Nature morte au homard, (Musée du Louvre) Delacroix souffre cependant de la polyandrie de sa maîtresse, tandis que lui-même délaissait Émilie Robert, son amante et modèle pour les Scènes du Massacre de Scio. Les lettres de Delacroix portent la marque de cette douloureuse inconstance de « Julie », et de la précarité de cet amour fou pour une aristocrate de haute lignée, mariée, mère, de douze ans son aînée et déjà promise à son noble et riche cousin. Mais peu importe car « L'amour [...] est un tyran: il veut tout, et quand il a tout, il voudrait l'impossible». La beauté des lettres d'amour de l'amant partage avec la perfection des œuvres du peintre le même secret ; Delacroix en multiplie les esquisses avant de laisser sa plume et son pinceau exprimer sa passion. Ainsi lit-on dans son fameux Journal plusieurs brouillons de ses missives enflammées à « J. ». Pourtant, nous n'avons trouvé nulle trace de cette incroyable déclaration éminemment picturale rédigée au retour d'une de leurs rencontres amoureuses et dont les mots et les images jaillissent de la plume du fougueux amant qui continue à croquer en songe sa maîtresse : « rentrant dans ta petite chambre adorée, et où reposent toutes tes grâces dans ce lit que mon amour jaloux ne peut partager ». Telle une de ces peintures, cette lettre fait écho à la fascination du peintre pour l'anatomie des corps écorchés, « Je voudrais circuler avec ton sang dans les veines et aller dans ton cœur, y voir si je l'occupe tout entier. » ; traverse les cauchemars de l'auteur de La mort de Sardanapale, « Me coucher! C'est me séparer de toi une seconde fois, [...] et qui sait ce que m'apportera le vague des songes. Sera-ce ta douce image ? Ou ma triste imagination enfantera-t-elle encore des monstres horribles ? » ; et emporte sur un carré de toile chaque parcelle du corps de son amante : « Pourquoi est-ce que je baise encore mon mouchoir qui t'a touchée tout à l'heure, qui t'a touchée partout. » Une des plus belles lettres de Delacroix, et dernières en main privée, adressée à sa maîtresse « Julie », dont l'identité est longtemps restée inconnue des biographes du peintre. - mercredi 5 novembre [1823], 19,7x29,9cm, une feuille rempliée. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Handwritten letter to ""Julie"" (Louise de Pron): ""I would like to circulate with your blood in my veins and go into your heart, to see if I occupy it entirely"" Wednesday 5 November [1823] | 19,7 x 29,9 cm | one double leaf Handwritten dated letter from the painter Eugène Delacroix to the love of his youth, the mysterious ""Julie"", now identified as being Madame de Pron, by her maiden name Louise du Bois des Cours de La Maisonfort, wife of Louis-Jules Baron Rossignol de Pron and daughter of the Marquis de La Maisonfort, Minister of France in Tuscany, patron of Lamartine and friend of Chateaubriand. 27 lines on a folded leaf. Two marginal tears on the fold of the leaf. Discreet tears to the upper part. Note in pencil from a previous bibliographer on the upper right (« No 11 »). This letter remains one of the last to his lover in private ownership, all of Delacroix's correspondence to Madame de Pron being kept at the J. Paul Getty Research Institute (Los Angeles). It was only transcribed in the Burlington Magazine in September 2009, alongside the long article by Michèle Hanoosh, Bertrand and Lorraine Servois, whose research finally revealed the identity of the famous recipient. ""Love me like I love you, as love wants us to love."" Writing in the heat of passion, the young Eugène gave free rein to his amorous form in this true epistolary work of art, where desires and memories, romanticism and prosaicness combine, and from which the great pictorial themes of the genius Delacroix emerge. In April 1822, when he presented his first large painting Dante et Virgile aux Enfers, at the Salon, Delacroix discovered Paradise thanks to his meeting with Madame de Pron, mistress of his close friend Charles Soulier who asked him to paint the portrait of her son, Adrien. No one knows if this portrait that has never been found was ever completed, but it served as a pretext for the secret meetings of the two lovers in the studio on rue de Grès. Louise's beauty had been immortalized a few years earlier by the delicate stroke of Élisabeth Vigée-Lebrun, who painted a portrait of her with an oriental hairstyle in a naturally elegant pose. Their adventure lasted a little over a year, but it was one of the most intense passions of the artist's life. He was not, however, the only lover of this astonishing woman, whose alcoholic and violent husband had just been interned at the Royal House of Charenton after being declared insane. Alone, Madame de Pron found comfort in the arms of a group of lovers, including Soulier, a friend of Delacroix, and General de Coëtlosquet, whom she would marry after her divorce was finalized in 1829. These scandalous affairs could, under no pretext, been made public; and Delacroix, in his letters and notebooks, therefore nicknamed his lover ""Julie"" (in reference to La Nouvelle Héloïse), ""J."" or ""Cara"". His discretion was such that even his biographers could not until recently discover the mysterious identity of Delacroix's most burning passion. The future painter of harems from Algiers was himself, therefore, one of Madame de Pron's men. Although he respects his rivals, one of whom is a close friend and the other a future sponsor for whom he will later paint his surprising Nature morte au homard, (Louvre Museum), Delacroix suffers from the polyandry of his mistress, while he himself abandoned Émilie Robert, his lover and model for Scènes du Massacre de Scio. Delacroix's letters bear the mark of ""Julie""'s painful inconsistency, and of the precariousness of this mad love for an aristocrat of high lineage, married, mother, twelve years his senior and already promised to her noble and rich cousin. But that is of little importance because ""Love [...] is a tyrant: it wants everything, and when it has everything, it wants the impossible."" The beauty of the lovers' love letters shares the same perfection of the painter's works; Delacroix multiplies his sketches before letting his pen and his brush express his passion. Thus we read in his famous Journal several drafts of his blazing letters to ""J."". However, we have not found any trace of this incredible, eminently pictorial declaration, written upon returning from one of their romantic encounters, whose words and images flow from the pen of the hot-headed lover who is continuing to dream of his mistress: ""returning to your adorned little room, and where all your graces rest in this bed that my jealous love cannot share"". Like one of these paintings, this letter echoes the painter's fascination with the anatomy of flayed bodies, ""I would like to circulate with your blood in my veins and go into your heart, to see if I occupy it entirely""; it traverses the nightmares of the author of La Mort de Sardanapale, ""Go to bed! It is separating me from you for a second time, [...] and who knows what the wave of dreams will bring me. Will it be your sweet image? Or will my sad imagination still give birth to horrible monsters?""; and, on a square of painting, it carries every fragment of the body of his lover: ""Why am I still kissing my handkerchief that touched you earlier, that touched you everywhere."" One of Delacroix's most beautiful letters, and one of the last in private ownership, addressed to his mistress ""Julie"", whose identity remained unknown to the painter's biographers for a long time.
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 75941
€  8500.00 [Appr.: US$ 9168.29 | £UK 7300.25 | JP¥ 1434440]

 
CHAMPSAUR Félicien
Lettre autographe adressée à un ami écrivain à propos notamment de la prochaine parution de son ouvrage l'Orgie latine chez Fasquelle
Paris s.d. [ ca 1903], 13x21cm, 4 pages sur un double feuillet. Lettre autographe datée et signée de Félicien Champsaur, environ 75 lignes à l'encre rose, adressée à un ami écrivain depuis son domicile parisien de la rue Ballu. Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli,déchirures en marges droites de la lettre au niveau de la pliure. Félicien Champsaur s'excuse de sa tardive réponse : ""Ne m'en veuillez pas et pardonnez, définitivement, à un confrère, harcelé par tous les flux de la vie, mais qui est ""votre ami"" , très acquis par les plus charmants souvenirs"" et adresse ses meilleurs voeux pour l'année 1903 qui débute. Il évoque également la prochaine parution de son ouvrage ""L'orgie latine"" à paraître chez Eugène Fasquelle et qui sera ornée d'illustrations et propose à son correspondant de collaborer à la revue la Bavarde dans il donne quelques articles. - Paris s.d. [ ca 1903], 13x21cm, 4 pages sur un double feuillet. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 86005
€  200.00 [Appr.: US$ 215.72 | £UK 172 | JP¥ 33752]

 
FENEON Félix
Lettre autographe signée de Félix Fénéon adressée à Gabriel Mourey : ""Le romancier et occultiste Paul Adam fut, comme vous savez, très lié à Maurice Barrès.""
s.l. 17-2-1942, 21x27 cm, 2 feuilles. Lettre autographe signée de Félix Fénéon adressée à Gabriel Mourey, 18 lignes à l'encre noire, traces de pliure inhérentes à la mise sous pli de la lettre. Témoin et acteur privilégié de son époque, le critique d'art et collectionneur Félix Fénéon aide l'auteur Gabriel Mourey dans sa quête pour retrouver la correspondance de Paul Adam avec Maurice Barrès : ""Le romancier et occultiste Paul Adam fut, comme vous savez, très lié à Maurice Barrès. (Candidats boulangistes dans deux circonscriptions lorraines contiguës, il firent fraternellement une campagne électorale et journalistique à laquelle leur amitié ne survécut guère.) Comment retrouver tous les papiers de Paul Adam, mort il y a une vingtaine d'années ? Mme Paul Adam vit-elle encore. - je n'en sais rien. Mais il est probable que vive une de ses soeurs, veuve depuis quelques trois ans de ce L. Cappiello auteur de tant d'affiches, - peintre elle aussi (et, de plus, fort sourde). Leur demeure était 8 rue Lechatelier, XVIIe. Par Mme L. Cappiello vous retrouverez peut-être des papiers barrésiens laissés par Paul Adam. Pour le cas où vous chercheriez dans cette direction, je note que que j'ai été en excellents termes avec toute la famille et que vous pouvez donc user de mon nom à votre gré."" Personnalité majeure de l'Avant-garde, Fénéon avait le talent de débusquer les plus grands artistes. Cet étrange dandy volontairement discret, fit le vœu de servir quasi religieusement tout ce qui dans l'art forme une nouvelle sensibilité. Défenseur des néo-impressionnistes Seurat et Signac, ami de Mallarmé et de Camille Pissaro, de Paul Adam, Gustave Kahn, anarchiste puis communiste, directeur d'une douzaine de petites revues, il publia des œuvres neuves telles les Illuminations de Rimbaud, le Paludes d'André Gide, Dédalus de James Joyce. Prolifique journaliste, il écrivit partout et ne signa pas ses articles ou emprunta même des pseudonymes extravagants comme Gil de Bache, Porphyre Kalouguine, voire Thérèse ou Louise. Rare lettre de Félix Fénéon sur ses contemporains. Nous y joignions une lettre autographe signée de Fanny Fénéon, femme de Félix Fénéon, datée du 30 décembre 1941 alors que son mari était malade et alité, 10 lignes à l'encre noire, traces de pliure inhérentes à la mise sous pli de la lettre. ""Mon mari gravement malade est dans l'impossibilité de recevoir quelqu'un. Si la difficulté que vous désirez lui remettre peut se résoudre par lettre, veuillez lui dire ce dont il s'agit. Une réponse immédiate vous montrera que malgré ses 80 ans, il est tout à votre disposition. [...]"" - s.l. 17-2-1942, 21x27 cm, 2 feuilles. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 73853
€  2500.00 [Appr.: US$ 2696.56 | £UK 2147.25 | JP¥ 421894]

 
CELINE Louis-Ferdinand
34 Feuillets autographes signés - Ensemble de manuscrits de travail pour les Entretiens avec le Professeur Y
s.l. [Meudon] s.d. [1954], divers (de 10x21 cm à 27x21 cm), 34 feuillets. | L'Ars Poetica de Céline : « Je capture toute l'émotion de la surface ! je la fourre dans mon métro ! » | Manuscrit autographe de Louis-Ferdinand Céline, constitué de 34 feuil­lets de formats divers, rédigés au stylo bille bleu et parfois au stylo bille rose. Certains feuillets comportent en haut à gauche, de la main de Céline, un numéro. Le feuillet numéroté 159, correspondant à la fin du texte, présente en bas de page la signature de l'écrivain. Deux feuillets contiennent des pas­sages inédits, le premier de quelques lignes évoque le Professeur, le second, numéroté 136 présente au verso un autre texte à pleine page, que nous n'avons pas trouvé dans le Professeur Y ni dans le reste du corpus célinien. Céline y évoque l'ar­ticle 75 du Code pénal qui condamne à la peine capitale tout citoyen français recon­nu coupable d'intelligence avec l'ennemi, ainsi qu'un certain « Me Johann Niels Borggensen », sans doute un pseudonyme pour son avocat Thorvald Mikkelsen : « soi-disant pour me protéger des curiosités policières ! la vache ! il se régalait... quand vous avez le man­dat au cul (barré : l'article 75) n'im­porte qui fait de vous ce qu'il veut ! la bonne blague ! on fait de vous ce qu'on veut...c'aurait pas été Borg­gensen un autre aurait peut-être été pire... donnez-moi l'article 75, je vous fais rentrer toute la France dans un trou de Souris ! et l'Alle­magne avec ! et l'Angloisterre si bêcheuse et l'Europe avec ! pas de bombe qui tienne ! H ! Y ! Z ! Je vous ferais rentrer l'atome dans un... » La première partie de Féerie pour une autre fois n'ayant pas remporté le succès escomp­té, Céline souhaita encadrer la sortie de la seconde - Normance - d'un maximum de publicité et redorer son blason après ses années d'exil en Allemagne et au Dane­mark. Souhaitant se détacher de la forme solennelle du prière d'insérer, il propose à Gaston Gallimard cet éloge rédigé à la manière d'une interview imaginaire entre lui-même et le Professeur Y alias Colonel Réséda, vieillard prostatique. Le texte de cette loufoque « interviouwe » sera publié en plusieurs parties dans la Nouvelle Revue française en 1954 avant de paraître en vo­lume en 1955. L'écrivain y parle avec fer­veur de son style, de sa conception de la littérature et critique avec véhémence le monde des lettres et les goûts du public. La genèse de l'écriture de ce texte, contrairement aux autres oeuvres de Céline, est très peu documentée et les manuscrits des Entretiens, texte capital pour la compréhension de l'oeuvre célinienne, sont rares. L'édi­tion des romans de Céline à la Pléiade ne donne en effet que quelques pages d'une version antérieure à la nôtre, cette der­nière étant très proche de la version défi­nitive du texte. Notre ensemble, couvrant de nombreux passages du texte, est à la fois constitué de feuillets très raturés et de papillons de « mise au propre », témoigne des dif­férentes étapes de travail de l'écrivain : rédaction d'un feuillet initial, ratures et réécritures sur cette même page, puis re­transcription de courts passages sur des papillons à part. Le feuillet correspon­dant à la fin du texte est ainsi abon­damment raturé et réécrit et laisse paraître une version légèrement différente de la publication. Les feuillets contiennent en outre la fa­meuse métaphore du métro, emblème du style émotif célinien que l'écrivain oppose au « langage sec » de ses pairs : « Vous avez vu ? Vous avez remarqué ? Tout embarqué dans mon métro !... qu'est-ce que je lui laisse à la surface ? la plus pire drouille du cinéma !... les langues étrangères donc !... les traductions !... retraductions de nos pires navets qu'ils emploient pour leurs « parlants », superbes les langues étrangères !... en plus de la psychologie ! le pataquès psychologique !... toute la chierie. [...] Moi c'est autre chose ! moi, je suis autrement plus brutal ! moi je cap­ture toute l'émotion !... tout l'émotion de la surface ! d'un seul coup ! je décide ! je la fourre dans le métro ! mon métro ! tous les autres écrivains sont morts ! et ils s'en doutent pas ! » Important ensemble de manuscrits de travail, témoignage de la rédac­tion des Entretiens avec le Professeur Y, vé­ritable ars poetica de Céline. - s.l. [Meudon] s.d. [1954], divers (de 10x21 cm à 27x21 cm), 34 feuillets. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] | Céline's Ars Poetica: ""I capture all the emotion on the surface! I cram it into my metro! | Manuscript pages from 'Conversations with Professor Y', n.p. [Meudon] n.d. [1954], various sizes (from 10x21 cm to 27x21 cm), 34 sheets. Autograph manuscript by Louis-Ferdinand Céline, 34 sheets of various sizes, written in blue and sometimes pink ballpoint pen. Some of the pages are numbered by Céline at top left. The last folio numbered 159 is signed by the writer at the bottom. Two leaves contain previously unpublished passages: the first, a few lines long, refers to the Professeur. The second leaf numbered 136 features another full-page text on the verso which we did not find in the 'Professeur Y' or in any of the published works of Céline. Céline refers in this unpublished passage to article 75 of the penal code condemning to the death penalty any French citizen found guilty of intelligence with the enemy. It also mentions a certain ""Me Johann Niels Borggensen"" no doubt a pseudonym for his lawyer Thorvald Mikkelsen: ""...supposedly to protect me from police curiosity! holy cow! he was having a ball...when you've got the warrant up your arse (crossed out: article 75), anyone can do what they like with you! what a joke! we can do what we like with you...it wouldn't have been Borggensen, perhaps someone else would have been worse...give me article 75, and I'll put the whole of France in a Mouse hole for you! and Germany with it! and England, such a nag, and Europe with it! no bomb needed! H ! Y ! Z ! I'll make you fit the atom into a..."" Important set of working manuscripts bearing witness to the writing of 'Conversations with Professor Y' Céline's true Ars poetica. Since the first part of 'Féerie pour une autre fois' [Fable for Another Time] was not as successful as expected, Céline wanted to give the release of the second part - Normance - as much publicity as possible and restore his reputation after his years of exile in Germany and Denmark. Instead of writing the usual promotional note (prière d'insérer) - he suggested to publisher Gaston Gallimard this eulogy written in the style of an imaginary interview between himself and Professor Y alias Colonel Réséda, a prostatic old man. This zany ""interviouwe"" was published in several parts in the Nouvelle Revue française in 1954, and the finished work through Éditions Gallimard the following year. Céline speaks fervently of his style and his conception of literature, and vehemently criticizes the world of letters and public taste. Unlike Céline's other works, the genesis of this text crucial to the understanding of his oeuvre is poorly documented and its manuscripts are rare. The Pléiade edition of Celinian novels contains only a few pages of an earlier version very close to the published text. This set of pages covering every passage of the text, contains both heavily crossed-out sheets and neatly rewritten notes. It bears witness to the different stages of the writer's work: drafting an initial sheet, crossing out and rewriting on the same page, then transcribing short passages on separate notes. The last page of the text is extensively crossed out and rewritten, resulting in a slightly different version of the published version. The manuscript also contains the famous metaphor of the metro, typical of the writer's emotive style compared here to the ""dry language"" of his peers: ""Did you see? Have you noticed? All caught up in my metro!... what do I leave on the surface?... the worst rubbish in cinema!... foreign languages then!... translations!... retranslations of our worst rubbish that they use for their ""parlants"" [talking pictures], superb foreign languages!... in addition to the psychology! the psychological mumbo jumbo!... all the crap. [...] Me, it's something else! me, I'm much more brutal! me, I capture all the emotion!... all the emotion on the surface! all at once! I decide! I stick it in the metro! my metro! all the other writers are dead! and they have no idea!""
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 83743
€  12000.00 [Appr.: US$ 12943.46 | £UK 10306 | JP¥ 2025091]

 
CELINE Louis-Ferdinand
Un feuillet autographe manuscrit pour Normance (Féérie pour une autre fois II) : ""Y'en a un charlatant là-haut ! et terrible ! et vous le connaissez !...""
Meudon 1954, 21,2x26,1cm, une page sur un feuillet. Manuscrit autographe signé de Louis-Ferdinand Céline rédigé au stylo à bille bleu sur un feuillet de papier blanc numéroté 237 au coin gauche. Quelques taches ainsi qu'une pliure centrale sans gravité. Quelques trous d'épingles en marge haute, stigmates de l'organisation des manuscrits céliniens en « paquets ». «Y'en a un charlatant là-haut ! et terrible ! et vous le connaissez !... donc de dessous, là ! de dessous la table, je regarde le moulin... pas loin... peut-être deux cents mètres... et dans quel air éblouissant !... eh bien je vous dis comme je l'ai vu...» Le passage de notre feuillet est conforme à la version éditée. Publié en 1954, Normance est une suite directe de Féérie pour une autre fois paru deux ans auparavant. Les deux parties ont été rédigées durant les années d'exil et de prison de Céline au Danemark. A son retour en France en 1951, Céline entreprend un travail de « polissage » et fait paraître de manière indépendante ces deux textes titanesques au départ envisagés comme un seul. « Céline, tandis qu'il y travaillait, pensait à ce roman comme un second Voyage au bout de la nuit, de nature vingt ans après à étonner le public autant que le roman de 1932. » (Henri Godard) - Meudon 1954, 21,2x26,1cm, une page sur un feuillet. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 83967
€  800.00 [Appr.: US$ 862.9 | £UK 687.25 | JP¥ 135006]

 
CELINE Louis-Ferdinand
Un feuillet autographe manuscrit pour Normance (Féérie pour une autre fois II) : ""ça arrivera pas à Lauriac ! ni à Tartron ! ni Larengue !... Ils ont pris le bon versant de la vie : le flan !""
Meudon 1954, 21,2x26,1cm, une page sur un feuillet. Manuscrit autographe signé de Louis-Ferdinand Céline rédigé au stylo à bille bleu sur un feuillet de papier blanc numéroté 243 au coin gauche. Quelques taches ainsi qu'une pliure centrale sans gravité. Un infime manque de papier en marge basse droite du feuillet. Quelques trous d'épingles en marge haute, stigmates de l'organisation des manuscrits céliniens en « paquets ». « pour aller traverser les lignes, des barrages, quelque chose !... au galop ! et je me suis bien fait sonner ! ça arrivera pas à Lauriac ! ni à Tartron ! ni Larengue !... Ils ont pris le bon versant de la vie : le flan !... pour ma concerne je regrette rien ... c'est fait ! c'est fait ! la preuve ma tête... mais enfin pour la griserie, cette sorte de bravoure somnambule, j'admire les doués... je les respecte... j'arrive moi que par le stoïcisme, le sang froid, là ! hop ! » Le passage de notre feuillet, faisant référence à Mauriac, Sartre et Aragon, est conforme à la version éditée. Publié en 1954, Normance est une suite directe de Féérie pour une autre fois paru deux ans auparavant. Les deux parties ont été rédigées durant les années d'exil et de prison de Céline au Danemark. A son retour en France en 1951, Céline entreprend un travail de « polissage » et fait paraître de manière indépendante ces deux textes titanesques au départ envisagés comme un seul. « Céline, tandis qu'il y travaillait, pensait à ce roman comme un second Voyage au bout de la nuit, de nature vingt ans après à étonner le public autant que le roman de 1932. » (Henri Godard) - Meudon 1954, 21,2x26,1cm, une page sur un feuillet. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 83969
€  1200.00 [Appr.: US$ 1294.35 | £UK 1030.75 | JP¥ 202509]

 
CELINE Louis-Ferdinand
Un feuillet autographe manuscrit pour Normance (Féérie pour une autre fois II) : ""j'ai pas de cinéma personnel, j'ai pas de bruitage, j'ai pas de critiques ""rémunérés"", j'ai que l'hostilité du monde et la catastrophe !""
Meudon 1954, 20,7x26,8cm, une page sur un feuillet. Manuscrit autographe signé de Louis-Ferdinand Céline rédigé aux stylos à bille bleu et rose sur un feuillet de papier blanc numéroté 507 au coin gauche. Une pliure transversale. Quelques trous d'épingles en marge haute, stigmates de l'organisation des manuscrits céliniens en « paquets ». « j'ai pas de cinéma personnel, j'ai pas de bruitage, j'ai pas de critiques ""rémunérés"", j'ai que l'hostilité du monde et la catastrophe ! je perds la catastrophe je suis perdu ! [...] chienlit ! charlatan ! barbeau mou ! Comme ça vous m'intitulez si vous me trouvez pas dans la loge en plein enragement d'éléments ! je veux pas que vous... » Le passage de notre feuillet présente quelques variations par rapport à la version éditée. Publié en 1954, Normance est une suite directe de Féérie pour une autre fois paru deux ans auparavant. Les deux parties ont été rédigées durant les années d'exil et de prison de Céline au Danemark. A son retour en France en 1951, Céline entreprend un travail de « polissage » et fait paraître de manière indépendante ces deux textes titanesques au départ envisagés comme un seul. « Céline, tandis qu'il y travaillait, pensait à ce roman comme un second Voyage au bout de la nuit, de nature vingt ans après à étonner le public autant que le roman de 1932. » (Henri Godard) - Meudon 1954, 20,7x26,8cm, une page sur un feuillet. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 84027
€  1200.00 [Appr.: US$ 1294.35 | £UK 1030.75 | JP¥ 202509]

 
CELINE Louis-Ferdinand
Un feuillet autographe manuscrit pour Normance (Féérie pour une autre fois II) : ""... et les avions foncer, charger, fendre ces flots ! les ""forteresses"" ! aller et retour !""
Meudon 1954, 20,7x26,8cm, une page sur un feuillet. Manuscrit autographe signé de Louis-Ferdinand Céline rédigé au stylo à bille bleu sur un feuillet de papier blanc numéroté 565 au coin gauche. Une pliure transversale. Quelques trous d'épingles en marge haute, stigmates de l'organisation des manuscrits céliniens en « paquets ». « torrents de phosphore jaillir des brèches ! ... et les avions foncer, charger, fendre ces flots ! les ""forteresses"" ! aller et retour ! et que c'est le Jules le crime » Le passage de notre feuillet est conforme à la version éditée. Publié en 1954, Normance est une suite directe de Féérie pour une autre fois paru deux ans auparavant. Les deux parties ont été rédigées durant les années d'exil et de prison de Céline au Danemark. A son retour en France en 1951, Céline entreprend un travail de « polissage » et fait paraître de manière indépendante ces deux textes titanesques au départ envisagés comme un seul. « Céline, tandis qu'il y travaillait, pensait à ce roman comme un second Voyage au bout de la nuit, de nature vingt ans après à étonner le public autant que le roman de 1932. » (Henri Godard) - Meudon 1954, 20,7x26,8cm, une page sur un feuillet. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 84046
€  600.00 [Appr.: US$ 647.17 | £UK 515.5 | JP¥ 101255]

 
CELINE Louis-Ferdinand
Lettre autographe signée adressée à Léon Deffoux
Paris [3 mai 1934], 21x27cm, 2 pages sur un feuillet, une enveloppe jointe. Lettre autographe signée « L.F. Destouches » adressée au journaliste Léon Deffoux qui consacra plusieurs articles à l'œuvre de Céline. 24 lignes rédigées à l'encre noire, plusieurs soulignements et ratures de la main de Céline. Enveloppe antérieure tamponnée du 25 février 1933 jointe. Pliures inhérentes à la mise sous pli du courrier ainsi que quelques très infimes trou d'épingles en marge haute droite du feuillet. Intéressante lettre dans laquelle Céline communique à son correspondant la liste du jury du prix Blumenthal, bourse distribuée depuis 1920 au profit de jeunes artistes talentueux. Céline y brosse un portrait de son « candidat » et « ami Henri Mahé », rencontré quelques années plus tôt : « 25 ans réformé pour baullose (?) actuellement en traitement à Camaret Finistère. Sans fortune il travaille entre les périodes de dépression. Il est marié. Fort généreux et désintéressé de nature. Un excellent artiste à tous égards parfaitement recommandable. Ni arriviste, ni bluffeur. » Céline dresse ensuite un inventaire des ses travaux les plus emblématiques avant de conclure : « Tout ceci, fresques amples, dans le style Gauguin-Lautrec. » C'est à l'automne 1929 que Céline fait la connaissance d'Henri Mahé qui vit alors sur une péniche, la Malamoa, sur laquelle il reçoit une ribambelle d'amis chaque semaine. Le jeune peintre, de treize ans le cadet de Céline, connaît déjà à cette époque un franc succès. Fantaisiste, Mahé se spécialise dans la décoration des lieux de plaisir parisiens : maisons closes, boîtes de nuit et autres cabarets. « Au printemps 1933, son complice Henri Mahé, libéré par une réforme de ses obligations militaires, a abandonné sa péniche et quitté la région parisienne pour la Bretagne, plus précisément Camaret, où il fait construire un voilier l'Enez Glaz (l'Île bleue). De Paris, Céline s'emploie pour lui trouver des ressources, d'abord en le ventant auprès d'Abel Gance qui peut lui procurer des commandes de décor, puis en le recommandant auprès de plusieurs membres de l'entourage de Lucien Descaves, en vue d'un prix Blumenthal de décoration que Mahé obtiendra en effet en juillet 1934, et auprès de Denoël - qui déclinera - pour une édition illustrée du Voyage. » (Henri Godard, Céline) ""Je viens de recevoir la visite ici d'un admirable ami et admirable peintre, Henri Mahé,français, breton et parisien. Il a un petit projet dont il voudrait vous faire part. Auriez-vous la bonté de le recevoir. Vous l'aimerez tout de suite, j'en suis persuadé. Un artiste et un coeur généreux - Pas de chance par exemple en ce moment ! - Pas tapeur ! Pas pleurnichard ! Aucune crainte - Alors il voudrait vous connaitre. Je lui ai dit de vous tout le bien, toute l'admirable qualité de votre amité. Faites-moi je vous prie ce vif plaisir. Bien amicales (...) LF Céline - Paris [3 mai 1934], 21x27cm, 2 pages sur un feuillet, une enveloppe jointe. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]
Librairie Le Feu FolletProfessional seller
Book number: 63409
€  1350.00 [Appr.: US$ 1456.14 | £UK 1159.5 | JP¥ 227823]

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