DIOSCORIDE Pedanius & VERGILIUS Marcellus
Pedacii Dioscoridae Anazarbei de Medica materia Libri sex [Traité de matière médicale]
Filippo Giunta, Florence 1518, in-folio (21x32,5cm), (6 f.) 352 ff. (6 f.), relié. | La pharmacologie grecque vue par un Humaniste | * Édition originale de la traduction latine de l'humaniste Marcello Virgilio dédiée à Léon X. L'édition princeps, réalisée sur une ancienne traduction de Petrus de Abano (ca. 1250-1316), fut publiée en 1478 à Colle di Val d'Elsa. Le texte originel a quant à lui été rédigé en grec aux alentours de 60 après J.-C. Page de titre en rouge et noir. 45 lignes par page. Colophon : ""Florentiæ per hæredes Philippi Iuntæ Florentini. Anno ab incarnatione Domini.1518. Idibus Octobris. Leone decimo Christiana[m] Rempub. gerente."" Superbe marque de l'imprimeur Filippo Giunta au verso du dernier feuillet. Feuillets lavés, une note bibliographique en français en regard de la page de titre Reliure dite « archéologique » réalisée par Olivier Maupin, hommage au savoir-faire des artisans relieurs de la Renaissance, dos aux nerfs et tranchefiles apparents, caissons recouverts de papier ancien imprimé, ais de bois, le premier recouvert d'un plat humaniste du XVIe siècle, toutes tranches légèrement bleutées. Un manque habilement comblé à la page de titre, restaurations en marge des premières gardes quelques discrets travaux de vers - sans atteinte au texte - sur quelques pages en fin de volume. L'exemplaire a été entièrement lavé. Nous n'avons pu trouver aucun exemplaire de cette importante édition à la vente, hormis dans le catalogue d'une librairie allemande au XIXe siècle (Ernest Heinemann, Offenbach sur le Mein, 1840). Provenance : Monogramme couronné H.O. et cachet de la bibliothèque du prince Nicolas Petrovitch d'Oldenbourg (1840-1886) sur la page de titre. Il était l'arrière-petit-fils de l'Empereur Paul 1er, par sa fille Catherine Pavlovna (1788-1819) qui avait épousé Georges d'Oldenbourg. Sa sœur Alexandra épousa le grand-duc Nicolas, fils de l'empereur Nicolas Ier. Son neveu Pierre d'Oldenbourg se maria avec la grande-duchesse Olga, fille de l'empereur Alexandre III. *** Le Traité de matière médicale, constitué de six livres, décrit plus de 800 substances d'origine naturelles (végétales pour la plupart, mais aussi animales et minérales) indiquant leur description, la manière de les récolter ainsi que leurs vertus médicinales. Cette véritable encyclopédie, originellement rédigé par Dioscoride dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère fut, dès les premières années de sa diffusion, louée par les plus grands esprits de l'Empire romain : Galien lui-même considéra que les descriptions de Dioscoride étaient indépassables et qu'il n'était plus nécessaire de s'atteler à rédiger des ouvrages de pharmacopée. Le texte circula tout au long de l'Antiquité et du Moyen Âge par des copies du texte grec sur papyrus, parchemin et papier et à travers des traductions en latin, syriaque, arabe, persan et langues européennes. Néanmoins, cette transmission massive généra de nombreuses erreurs et d'importants contresens qui furent soulignés par les humanistes de la Renaissance. « L'humanisme est un autre caractère de la Renaissance qui imprima à l'histoire des sciences biologiques un aspect tout particulier. Entendu dans son sens strict, l'humanisme est un retour volontaire et sans réserve à la science antique. La culture intellectuelle qui prévaut au XVIe siècle est le respect de la tradition et de l'autorité des Anciens. Le mouvement littéraire et artistique qui se développe parallèlement au courant scientifique accuse plus franchement encore ce caractère. Au début des Sciences naturelles nous trouvons cette tradition et cette autorité plus fermes que partout ailleurs. Ainsi l'œuvre des érudits porte des fruits qu'ils n'avaient pas toujours prévus. Grâce à eux, on vit affluer les éditions et les traductions des anciens ouvrages d'Histoire naturelle. [...] Marcellus Vergilius traduit à nouveau Dioscoride. [...] Toute la pléiade des humanistes italiens, allemands, français, anglais travaille à faire mieux connaître les ouvrages anciens, qui sont, au milieu du XVIe siècle, aussi bien compris qu'aujourd'hui. » (Émile Callot, La Renaissance des sciences de la vie au XVIe siècle) Rare exemplaire de cet important ouvrage de pharmacologie, emblème de la détermination des humanistes de la Renaissance à retrouver les sources des Anciens et à faire perdurer leurs textes. - Filippo Giunta, Florence 1518, in-folio (21x32,5cm), (6 f.) 352 ff. (6 f.), relié. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] | Longest-lasting pharmacology book by a Humanist scholar | Filippo Giunta | Florence 1518 | folio (21 x 32,5 cm) | [6] 352 [6] p. | pastiche renaissance binding First edition of the Marcello Virgilio translation in Latin, dedicated to Leo X. The princeps edition was based on an old translation by Petrus de Abano (ca. 1250-1316), and published in 1478 in Colle di Val d'Elsa. The original text was written in Greek around 60 AD. Title page in red and black. 45 lines per page. Colophon : ""Florentiæ per hæredes Philippi Iuntæ Florentini. Anno ab incarnatione Domini.1518. Idibus Octobris. Leone decimo Christiana[m] Rempub. gerente."" Superb Filippo Giunta printer's device on verso of last leaf. Bibliographical note in French opposite the title page. *** So-called ""archaeological"" artistic binding made by Olivier Maupin, a tribute to the skills of Renaissance bookbinders, spine with visible raised bands, headband and endband, spine covered with antique printed paper, wooden boards, the first of which covered with a humanist cover from the 16th century, all edges slightly bluish. A lack of a small piece of paper skillfully filled on the title page, and the margins of the first endpapers have been restored. A few pages at the end of the volume shows a few discreet wormholes - without affecting the text. The copy has been thoroughly cleaned. We have not been able to find any copy of this important edition in trade records, except in the catalogue of a nineteenth-century German bookshop (Ernest Heinemann, Offenbach am Mein, 1840). Provenance: Crowned monogram H.O. and library stamp of Prince Nicolas Petrovitch of Oldenburg (1840-1886) on the title page. He was the great-grandson of Emperor Paul I, through his daughter Catherine Pavlovna (1788-1819) who married George of Oldenburg. His sister Alexandra married Grand Duke Nicholas, son of Emperor Nicholas I. His nephew Peter of Oldenburg married Grand Duchess Olga, daughter of Emperor Alexander III. De Materia Medica, made up of six books, describes more than 800 substances of natural origin (mostly plant-based, but also animal and mineral), giving their description, how to harvest them and their medicinal properties. This veritable encyclopedia, originally written by Dioscorides in the second half of the 1st century AD, was, from the first years of its diffusion, praised by the greatest minds of the Roman Empire: Galen himself considered Dioscorides' descriptions unsurpassable and deemed no longer necessary to set about writing pharmacopoeial works. The text circulated throughout Antiquity and the Middle Ages through copies of the Greek text on papyrus, parchment and paper and through translations into Latin, Syriac, Arabic, Persian and European languages. However, this massive transmission led to significant misinterpretations which were highlighted by Humanists of the Renaissance. « Humanism is another feature of the Renaissance that gave to the history of the biological sciences a very special aspect. Stricly speaking, Humanism is a voluntary and unreserved return to ancient science. The intellectual culture that prevailed in the 16th century was one of respect for tradition and the authority of the Classics. The literary and artistic movement which developed alongside the scientific movement was even more obvious in this respect. At the beginning of the Natural Sciences we find this tradition and authority firmer than anywhere else. Thus the work of scholars bears fruit that they had not always foreseen. Thanks to them, editions and translations of the old works of Natural History began to flow in. [...] Marcellus Vergilius again translated Dioscorides. [...] The entire host of Italian, German, French and English Humanists works to make ancient works better known, which were, in the middle of the 16th century, as well understood as today. » (Émile Callot, La Renaissance des sciences de la vie au XVIe siècle) A rare copy of this important pharmacological work, emblematic of the determination of Renaissance humanists to rediscover the sources of the Ancients and ensure the survival of their texts.
Librairie Le Feu Follet
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