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Title: Lettre autographe datée et signée : Girodet tente de récupérer le tableau qui lui a valu le second prix de Rome
Description: Paris 1er avril 1823, 19,1x23,8cm, 1 page et demi sur un bifeuillet. | ""Je suis je vous l'assure plus à plaindre qu'à blâmer"" | * Lettre autographe signée d'Anne-Louis Girodet-Trioson adressée à Prégent Brillet de Villemorge, maire d'Angers, datée de sa main du 1er avril 1823. Une page et demi sur un bifeuillet, avec l'adresse du destinataire au verso du dernier feuillet. Traces de pli transversales inhérentes à l'envoi, et plissements du papier vergé. Le peintre tente de récupérer le tableau qui lui fit gagner le second prix de peinture en 1788 : Romulus faisant tuer Tatius. A la Révolution, la toile avait quitté l'Académie royale de peinture pour le Musée central des Arts, avant d'être confiée au musée d'Angers. Le peintre se remémore avec émotion son chef-d'oeuvre de peinture d'histoire qui le rendit célèbre : ""vieillissant, ceux de mes premiers ouvrages faits sur les bancs de l'école, et tel qu'est le Tableau de Romulus du Musée d'Angers en me rappellant cette heureuse époque de ma jeunesse, ont malgré leur faiblesse un attrait pour moi que n'ont pas les productions moins imparfaites qui depuis ces tems éloignés m'ont valu quelques suffrages, et c'est à ce titre seul que j'aurais desiré en recouvrer au moins la possession viagère"". Elève de David, Girodet participe par trois fois au prestigieux concours artistique du Prix de Rome, véritable saint-graal des artistes français qui a ""longtemps constitué la plus haute distinction qui soit accordée à un artiste désireux d'embrasser la carrière des Beaux-Arts"" (Stéphane Allavena). En 1788, il obtint le deuxième prix avec Romulus et remporta le premier prix grâce à Joseph reconnu par ses frères, présenté l'année suivante. Il fut l'un des derniers peintres à séjourner à Rome avant d'être chassé par les soulèvements révolutionnaires, marquant une période d'interruption des concours durant plusieurs années. Les oeuvres soumises pour le prix de peinture - dont celle mentionnée par le peintre - n'étaient pas récupérées par leurs auteurs, et devenaient propriété de l'académie, enrichissant considérablement les collections royales - puis publiques - au détriment des artistes. Le peintre rappelle dans ces importantes lignes les conditions peu avantageuses que subissaient les artistes en ce début de XIXe siècle : ""Le Musée du Louvre est réservé aux ouvrages d'artistes morts, et la Galerie du Luxembourg ne se dépossédera pas de ceux de mes ouvrages qui y sont placés"". On ne sait si Girodet obtiendra gain de cause ; il tente également de négocier en proposant une nouvelle oeuvre de commande : "" opérer l'échange qui me serait agreable et au quel votre obligeance paraîtrait vouloir consentir et qui ne serait point j'ose le penser au prejudice du musée d'Angers il faudrait que je m'occupasse dans le but de ce remplacement d'un ouvrage spécialement destiné a cette disposition particulière [...] Je m'estimerai très heureux de pouvoir par un meilleur ouvrage justifier l'honneur de voir mon nom figurer parmi ceux des hommes habiles dont les productions ornent votre musée et qui y sont appréciés par des amateurs aussi distingués que vous l'êtes "" Précieuse lettre d'un immense artiste défendant ses intérêts : ""accablé d'une multitude d'affaires qui ne me laissent pas la liberté même de me livrer à l'expérience de mon art, je suis je vous l'assure plus à plaindre qu'à blâmer"". - Paris 1er avril 1823, 19,1x23,8cm, 1 page et demi sur un bifeuillet. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] | ""The painting of Romulus in the Musée d'Angers reminds me of the happy days of my youth"" | Autograph letter signed by painter Anne-Louis Girodet-Trioson to Prégent Brillet de Villemorge, mayor of Angers, dated April 1, 1823. One and a half pages on a bifolium, with the autograph address on the verso of the last leaf. Traces of folds inherent to mailing, and some creases in the laid paper. Girodet is attempting to recover the painting that won him second prize in France's most prestigious artistic competition: Romulus having Tatius killed (1788). During the French Revolution, the painting had left the Académie royale de peinture for the Musée central des Arts, before being entrusted to the Musée d'Angers. The painter fondly recalls the masterpiece that made him famous: ""As I grow older, those of my earliest works done on the school benches, and such as the 'Tableau de Romulus' in the Musée d'Angers, reminding me of that happy period of my youth, have, despite their faults, an attraction for me that the less imperfect productions which since those distant times have won me some acclaim do not have, and it is on this account alone that I would have wished to recover at least the lifetime possession of them"". After being part of Jacques Louis David's atelier, Girodet competed three times for the prestigious Prix de Rome, a veritable holy grail for French artists, which ""has long been the highest distinction awarded to an artist wishing to embark on a career in the fine arts"" (Stéphane Allavena). In 1788, he won second prize with 'Romulus', and first prize with 'Joseph Recognized by His Brothers', presented the following year. Girodet was one of the last painters to stay in Rome before being expelled by revolutionary uprisings, marking a period of interruption in competitions for several years. The works submitted for this prize - including the one mentioned by the painter - were not recovered by their authors, and became the property of the academy, considerably enriching royal - and then public - collections to the detriment of the artists. In these important lines, the painter recalls the unfavorable condition of artists at the beginning of the 19th century: ""The Musée du Louvre is reserved for the works of dead artists, and the Galerie du Luxembourg will not dispossess itself of those of my works that are placed there"". It remains unknown whether Girodet won his case; he also tried to negotiate by offering to paint a new commissioned work: "" to operate the exchange which would be agreeable to me and to which your kindness would seem to wish to consent, and which I dare to think would not be to the detriment of the Musée d'Angers, I would have to work on a painting specially intended for this particular arrangement [. ...] I would consider myself very happy to be able, through a better painting, to justify the honor of seeing my name among those of the skilled men whose works adorn your museum and who are appreciated there by connoisseurs as distinguished as you are"". Precious letter by an immense artist defending his interests: ""Burdened by a multitude of affairs that do not even allow me the freedom to indulge in the experience of my art, I am, I assure you, more to be pitied than blamed"".

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Price: EUR 3800.00 = appr. US$ 4130.02 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 86654

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