Author: VIGEE LE BRUN Elisabeth Title: Lettre autographe signée à la peintre Hortense Haudebourt-Lescot
Description: Paris s.d. (1832), 12,2x18,6cm, un bifeuillet. Lettre autographe signée de la peintre Elisabeth Vigée-Lebrun adressée à la peintre d'histoire et portraitiste Hortense Haudebourt-Lescot. Deux pages à l'encre noire sur un bifeuillet. Adresse autographe de Mme Haudebourt, au 19 de la rue Rochefoucauld, au verso du second feuillet. Deux traces de pli horizontales inhérentes à l'envoi, déchirure sans atteinte au texte sur le second feuillet dûe au cachet. Note d'un précédent bibliographe au crayon bleu sur le verso du dernier feuillet. Vigée-Lebrun a probablement rédigé cette missive en 1832 à la mort de leur ami commun, Guillaume Guillon Lethière, célèbre peintre et maître de sa destinataire, Hortense Haudebourt :""Je ne puis vous exprimer, Madame, combien je suis sensible et reconnaissante de votre aimable souvenir. Le dessin de M. Le Thier que vous avez eut la bonté de m'envoyer ce matin m'a touchée de toute manière, ma reconnaissance pour vous et en même temps tous mes regrets pour lui"". La peintre s'adresse ici à une artiste qui, comme elle, a jouit d'une immense célébrité de son vivant et fut remarquée, en sus de ses scènes d'histoire néo-classiques, pour ses portraits de la haute société. Leurs destinées se reflètent dans de nombreux points de vue : Vigée-Lebrun fut la portraitiste attitrée de Marie-Antoinette, et à sa suite, Haudebourt reçut les honneurs de la duchesse de Berry, figure de proue du monarchisme légitimiste. Cette exceptionnelle missive atteste de leur attachement commun au peintre Lethière, que Vigée-Lebrun, émigrée à la suite de la Révolution, avait fréquenté à Rome où il était pensionnaire de l'Académie. Elle le rencontra de nouveau à Naples et laissa dans ses Souvenirs l'anecdote de leur mémorable ascension du Vésuve : ""M. Lethière, très habile peintre d'histoire, qui était grand amateur du volcan. Je me souviens que ce jour était celui de la Chandeleur. Nous partîmes vers trois heures, avec deux amis de M. Lethière. Il faisait beau; mais lorsque nous fûmes arrivés sur la montagne, il s'éleva un brouillard si épais qu'il ressemblait à une énorme fumée. Tout disparut à nos yeux [...] Enfin le brouillard se dissipant peu à peu, nous découvrit la mer et tout ce qui l'environne jusqu'aux îles les plus lointaines; cette création fut admirable. [...] Nous remontâmes pour voir le coucher du soleil. Son disque brillant d'où partaient d'immenses rayons, se réfléchissait dans la mer. Nous étions dans l'extase à la vue de ce superbe tableau et de tout ce qui l'encadrait. Nous revînmes à Naples, rapportant nos croquis. M. Lethière avait fait un dessin dans lequel il me représentait descendant la montagne sur mon âne."" Haudebourt avait quant à elle suivi Lethière en Italie en 1808 après sa nomination au directorat de l'Académie de France à Rome, exceptionnel voyage pour une femme à une époque où le prix de Rome leur est fermé. Elle y séjourna jusqu'en 1816, et se lia d'amitié avec les plus grands artistes du temps, notamment Ingres et Canova. Son activité de peintre lui permit de s'émanciper à son retour en France ; elle loua alors un atelier et fonda un salon très réputé en son hôtel de la rue Rochefoucauld - auquel la présente lettre est adressée. Autre résidente du florissant quartier de la Nouvelle Athènes, Vigée Lebrun fréquentait les rendez-vous artistiques et intellectuels hebdomadaires de sa consoeur, aux côtés des ""peintres Picot, Drölling ou encore le sculpteur David d'Angers [...] des compositeurs Rossini et Auber, des dramaturges Arnault et Scribe, ou encore des célébrissimes comédiens comme Talma, Mademoiselle Mars ou de Mademoiselle Duchesnois"" (Paul Menoux). C'est sans doute à la disparition de leur ami que Vigée-Lebrun reçoit le dessin de Lethière mentionné dans cette lettre : ""Je serai bien heureuse de vous remercier de vive voix [...] je vous recevrai tous les deux avec joie et empressement car j'ai depuis bien longtemps le désir d'aller vous revoir. Agréez je vous prie Madame, l'assurance des bons sentiments que vous m'avez inspiré pour la vie [...]"" Précieux témoin, sans doute inédit, du lien unissant deux immenses artistes, parmi les rares femmes à vivre de leur art en ce début de XIXe siècle. Nous remercions M. Paul Menoux d'avoir aimablement apporté son aide à l'établissement de cette notice. - Paris s.d. (1832), 12,2x18,6cm, un bifeuillet. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] | Between two Foremost Women Portraitists | Autograph letter signed to the painter Hortense Haudebourt-Lescot Paris [1832] ? 12,2 x 18,6 cm ? a bifolium Autograph letter signed by painter Elisabeth Vigée-Lebrun addressed to historical painter and portraitist Hortense Haudebourt-Lescot. Two pages in black ink on a bifolium. Autograph address of Mme Haudebourt, 19 rue Rochefoucauld, on verso of second leaf. Usual horizontal folds, tear without damage to the text on the second leaf due to the wax seal. A bibliographer's note in blue pencil on the verso of the last leaf. Vigée Le Brun likely wrote this letter in 1832 upon the death of their mutual friend Guillaume Guillon Lethière, a renowned painter born to a free person of color in Guadeloupe, and mentor to Hortense Haudebourt: ""I cannot express, Madame, how touched and grateful I am for your kind remembrance. The drawing by M. Le Thier, which you so kindly sent to me this morning, moved me deeply, sparking both my gratitude for you and my sorrow for him"". Both Vigée Le Brun and Haudebourt-Lescot enjoyed immense fame during their lifetime. The latter was especially in demand for her portraits of high society in addition to neo-classical history scenes. Their destinies reflect each other in many ways: Vigée Le Brun was Marie-Antoinette's official portraitist, and Haudebourt followed in her footsteps, receiving the honors of the Duchess of Berry, the figurehead of legitimist monarchism. This exceptional letter testifies to their shared attachment to the painter Lethière, whom Vigée Le Brun had frequented during her exile from France in Rome, where he was a resident at the French Académie des Beaux-Arts. Their paths crossed again in Naples and she left in her Souvenirs the anecdote of their memorable ascent of Mount Vesuvius: ""M. Lethière, a very skilled history painter, was an enthusiast of the volcano. I remember that day was Candlemas. We set off at about three o'clock with two of Mr Lethière's friends. The weather was fine, but when we reached the mountain, a fog rose up so thickly that it looked like enormous smoke. Everything disappeared before our eyes [...] Finally, the fog lifted, revealing the sea and the surrounding islands to the horizon—a vision of unparalleled beauty. [...] We went back up to watch the sunset. Its brilliant disc, with its immense rays, was reflected in the sea. We were ecstatic at the sight of this superb painting and everything that framed it. We returned to Naples with our sketches. Mr Lethière had drawn a picture of me coming down the mountain on my donkey."" As for Haudebourt, she followed Lethière to Italy in 1808 after his appointment as director of the Academy in Rome, an exceptional trip for a woman at a time when the Prix de Rome did not allow female applicants. She stayed there until 1816, and made friends with the greatest artists of the time, notably Ingres and Canova. Her work as a painter allowed her to emancipate herself upon her return to France; she then rented a studio and founded a highly reputed salon in her hotel rue Rochefoucauld - to which this letter is addressed. Another resident of the flourishing Nouvelle Athènes district, Vigée Le Brun frequented her colleague's weekly artistic and intellectual gatherings, alongside ""painters Picot, Drölling and the sculptor David d'Angers [...] composers Rossini and Auber, playwrights Arnault and Scribe, and famous actors such as Talma, Mademoiselle Mars and Mademoiselle Duchesnois"" (Paul Menoux). Probably after the death of their friend, Vigée Le Brun received the drawing by Lethière mentioned in this letter: ""I shall be very happy to thank you in person [...] I will receive you both with joy and eagerness because I have long wanted to see you again. Please accept, Madam, the assurance of the good feelings you have inspired in me for life."" Precious and probably unpublished record of the bond between two immense artists, among the rare women to make a living from their art in the early 19th century. We gratefully acknowledge the assistance of M. Paul Menoux in our description of this letter.
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Price: EUR 4000.00 = appr. US$ 4347.39 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 86403
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