Ask a question or
Order this book


Browse our books
Search our books
Book dealer info



Title: [Catalogue d'exposition de Kalifala Sidibé] Výstava. Obraz? ?ernocha Kalifala Sidibé A Kreseb A Grafiky Václava Fialy [avec] 3 vignettes de collection
Description: S. n. & Salem Zigarettenfabrik, Praha (Prague) et Dresde 1930 et [ca. 1930], 11,5x15,5cm et 4x5,7cm pour les vignettes, agrafé. Edition originale d'une insigne rareté du catalogue de la galerie pragoise Krasoumná Jednota consacré à l'exposition des peintures et photographies de Kalifala Sidibé et des dessins de l'artiste tchécoslovaque Václav Fiala. On joint 3 vignettes originales de collection, distribuées dans les paquets de cigarettes de la marque allemande Salem dans les années 1930, représentant 3 tableaux de Kalifala Sidibé en couleur: ""Le jugement de Pâris"", ""Au bord du fleuve Niger"" et ""Chasse à l'éléphant"". Il s'agit de très rares reproductions des toiles de Sidibé qui ont quasiment toutes disparu aujourd'hui. Au dos, chaque carte est numérotée et comporte une courte biographie du peintre. Deux des tableaux figurant sur les cartes sont inédits, et n'ont à notre connaissance jamais été reproduits dans les rares articles de presse illustrés sur Sidibé - Der Querschnitt, n°IX, Cahier 12, 1929, p. 890 ; La Lumière, 2 novembre 1929, p. 11 ; Der Cicerone, n° XXII, Cahier 2, 1930, p. 54-55 ; Omnibus, 1931, p. 32 ; Comœdia, 7 mars 1931, p. 3. Une reproduction en noir et blanc de piètre qualité de ""La chasse aux éléphants"" est parue dans La Liberté, 19 octobre 1929, p. 1. Ces cartes colorées, objets de culture populaire, ont gardé la trace des œuvres d'un peintre injustement oublié. Ce type de vignettes illustrées servant à rigidifier les paquets de cigarettes souples étaient également destinées à promouvoir les ventes en encourageant les consommateurs à collectionner des séries complètes - ici, il s'agit de la série ""Die bunte Welt"" (Le monde multicolore""), à conserver dans des albums spéciaux, dits ""Sammelalbums"", comme indiqué au verso. Catalogue d'exposition de Kalifala Sidibé à Prague Le fascicule recense vingt toiles de Sidibé et précise le titre et le prix de vente de chacune d'elles ; la dernière ligne indique également un ensemble de 24 de ses photographies dont le prix a été biffé et revu à la hausse. Exceptionnel témoignage de la présence et de la réception des œuvres de Kalifala Sidibé, peintre soudanais (actuel Mali) précurseur de l'Art africain moderne, dans le plus important lieu d'exposition de l'avant-garde à Prague pendant l'entre-deux-guerres. Considéré comme le premier peintre africain sur toile, Sidibé est « découvert » par le banquier français Henri Hirsch, lors d'un séjour en Afrique occidentale française. Hirsch fit parvenir des portraits de l'artiste et des photographies de son œuvre en 1929 à son ami Georges Huisman. En l'espace de quelques mois, Huisman suscita l'intérêt du galeriste Georges Bernheim, qui exposa pour la première fois des œuvres de Sidibé en 1929. L'événement remporta un grand succès d'estime, renforcé par les critiques élogieuses de grands personnages du milieu artistique : Le Corbusier, Michel Leiris, Roland Dorgelès. Après leur passage à Paris, les toiles de Sidibé firent bientôt le tour d'Europe et furent exposées à Prague du 8 au 25 mai 1930. La majorité des productions artistiques de Sidibé, produites pendant sa courte carrière - le peintre s'éteint à 30 ans quelques mois après cette exposition - sont aujourd'hui perdues. Les seules œuvres dont on conserve la trace font désormais partie de prestigieuses collections européennes, notamment la Fondation Le Corbusier et celle de Michael Graham-Stewart. Comme en France, les « art primitifs » en tant qu'œuvres d'art avaient fait leur entrée en Tchécoslovaquie avec la diffusion de l'esthétique cubiste. En 1913, les « sculptures nègres » firent une timide apparition aux côtés des œuvres de Braque, Picasso, Derain, Cézanne et Juan Gris à la troisième exposition du mouvement cubiste du « Groupe des beaux-arts » à Prague. Cette première exposition est restée célèbre par son incroyable pauvreté : elle ne comprenait aucune œuvre originale d'Afrique, mais seulement des photographies d'œuvres de la collection du marchand d'art français Kahnweiler et une statuette africaine, qui s'est avérée être un faux, depuis attribué à l'artiste Ernst Ludwig Kirchner, mélangeant des esthétiques de statues camerounaises et des reliefs en bois océaniens des Palaos. L'année suivante, cinq statuettes du Congo belge et du Cameroun firent le voyage jusqu'à Prague, accompagnées, comme dans l'exposition précédente, par des photographies d'autres œuvres d'art extra-européennes. Il s'agissait alors de démontrer l'universalité de l'art, rapprocher l'art classique de l'art folklorique, l'européen de l'ethnographique. Il en résultait dans ces expositions d'avant-garde un pêle-mêle venu de tous les continents, sensé démontrer une communauté de formes avec l'art moderne cubiste. A l'exception de cette exposition de Sidibé, l'art africain en Tchécoslovaquie se réduisait donc seulement à l'idée que l'on se faisait des fétiches, masques et statuettes que certains grands artistes tchèques, comme Josef ?apek, vont progressivement intégrer dans leurs influences esthétiques et théories artistiques. Cette vision se prolongera également dans les années 1930, avec l'exposition des œuvres du peintre avant-gardiste Emil Filla, accompagées de la collection de l'homme d'affaires Joe Hloucha provenant d'Afrique subsaharienne, d'Océanie, d'Amérique précolombienne et d'Asie (Emil Filla - ?ernošská a tichomo?ská plastika ze sbírky Joe Hlouchy, 5-26 février 1935, Prague). A Prague en cette année 1930, la présentation des toiles de l'artiste du Soudan français se distingue radicalement de l'habituel mélange extra-européen où des créations anonymes de tous pays se côtoyaient sans lien apparent. L'exposition fut organisée par la Krasoumná Jednota, la plus importante association pragoise consacrée à la promotion des arts contemporains et d'avant-garde, qui avait vu le jour en 1850. Dans les années 1920, elle exposa les grands noms de la peinture tchèque avec Paul Klee, Emil Nolde. L'année précédant l'exposition de Sidibé, on y trouvait les œuvres de Fernand Léger, Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Rouault et Auguste Rodin. La galerie Jednota fit de Sidibé la tête d'affiche de cet événement inédit dans l'histoire de l'avant-garde tchèque, après avoir déjà créé la sensation chez Bernheim à Paris. Peu de traces de l'événement pragois survivent aujourd'hui. L'exposition est absente de la très fournie base de données des expositions dans les territoires tchèques (Art Exhibitions in the Czech Lands, 1820-1950). Le présent catalogue devient alors un document capital pour comprendre la réception européenne de l'œuvre de Sidibé : l'attrait de l'exotique, qui prévaut encore largement, se traduit par une envolée des prix pour cet artiste encore inconnu. On observe en effet une spéculation des galeristes qui demandaient entre 2 500 et 6 000 couronnes tchèques pour ses toiles - une moyenne de 12 000 dollars actuels. Le contraste est saisissant avec l'artiste tchèque qui partage l'affiche de l'exposition, Vaclav Fiala, peintre et illustrateur académique, qui exposait davantage de dessins pour un prix moyen nettement inférieur (800 dollars actuels). Cette exposition demeure un événement unique dans le monde de l'art tchèque du début du XXe siècle : les rares expositions d'art africain qui eurent lieu entre les années 1910 et 1930 se contentaient de mises en relation, relevant du primitivisme, entre l'art moderne et les cultures indigènes d'Amérique, d'Afrique et d'Océanie. En raison de sa mort prématurée et d'un corpus d'oeuvres restreint, le peintre est rapidement tombé dans l'oubli, en dépit des honneurs qu'il reçut des plus prestigieuses galeries d'art moderne du début du XXème, foyers de l'avant-garde artistique. Une autre hypothèse est à mentionner : l'esthétique de Sidibé, ses toiles marouflées aux antipodes des fétiches de bois sombre, ne correspondait sans doute pas assez au fantasme européen d'un art africain aux formes architectoniques et épurées. Le parcours de Sidibé et de son oeuvre illustre la réception ambivalente en Europe de l'art africain moderne au début du XXe siècle : encensé par la critique d'avant-garde, on interdit pourtant au peintre de quitter le Soudan français pour assister à sa première exposition parisienne. Cette modeste plaquette garde sans doute la seule trace documentaire des oeuvres de Sidibé et de leur voyage jusqu'en Europe centrale, exceptionnellement présentées non en tant qu'art africain anonymisé mais comme la production d'un artiste contemporain à part entière. - S. n. & Salem Zigarettenfabrik, Praha (Prague) et Dresde 1930 et [ca. 1930], 11,5x15,5cm et 4x5,7cm pour les vignettes, agrafé. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Extremely rare first edition of the exhibition catalog of paintings and photographs by Kalifala Sidibé and drawings by the Czechoslovak artist Václav Fiala at the Krasoumná Jednota Gallery in Prague. [With:] 3 original 1930's German cigarette cards depicting 3 Sidibé paintings in color: ""The Judgment of Pâris"", ""On the banks of the Niger River"" and ""Elephant Hunt"". These are very rare reproductions of Sidibé's paintings, which have all but disappeared today. Each card is numbered and includes a short biography of the painter on verso. Two of the paintings featured on the cards to our knowledge have never been reproduced in the rare illustrated press articles on Sidibé. - Der Querschnitt, n°IX, Cahier 12, 1929, p. 890; La Lumière, November 2, 1929, p. 11; Der Cicerone, n° XXII, Cahier 2, 1930, p. 54-55; Omnibus, 1931, p. 32; Comœdia, March 7, 1931, p. 3. A poor-quality black-and-white reproduction of ""Elephant Hunt"" was published in La Liberté, October 19, 1929, p. 1. These colorful objects of popular culture keep a visual record of the work of an unjustly forgotten and trailblazing artist. This type of illustrated vignette used to stiffen soft packets of cigarettes was essentially a marketing device intended to promote sales by encouraging people to acquire complete sets - in this case, the series ""Die bunte Welt"" (The Multicolored World), to be housed in special albums, known as ""Sammelalbums"", as indicated on the card's verso. Prague Exhibition catalog of paintings by Sidibé The booklet lists twenty of Sidibé's paintings, with titles and sale prices; the last line also indicates a set of 24 of his photographs, with its price crossed out and corrected. An exceptional document recording the presence and reception of artworks by Sudanese (present-day Mali) painter and precursor of modern African art Kalifala Sidibé, so-called ""The African Giotto"", in Prague's most important avant-garde exhibition gallery in the inter-war years. Considered the first African painter working on canvas, Sidibé was ""discovered"" by French banker Henri Hirsch, during a visit to French West African colonial territories In 1929, Hirsch sent portraits of the artist and photographs of his work to his friend Georges Huisman. Within a few months, Huisman attracted the interest of gallery owner Georges Bernheim who exhibited Sidibé's paintings for the first time in 1929. The event enjoyed a great success with connoisseurs and rave reviews from leading figures in the art world: Le Corbusier, Michel Leiris, Roland Dorgelès. After the first show in Paris, Sidibé's paintings soon toured Europe and were exhibited in Prague from May 8 to 25, 1930. Most of his artworks created during his short career - Sidibé died at the age of 30 a mere months after this exhibition - has now been lost. The only surviving works are today part of prestigious European collections, including the Le Corbusier Foundation and the Michael Graham-Stewart collection. As in France, ""primitive art"" had entered Czechoslovakia with the dissemination of Cubist aesthetics. In 1913, ""Negro sculpture"" appeared alongside artworks by Braque, Picasso, Derain, Cézanne and Juan Gris at the third exhibition of the Cubist movement's Groupe des Beaux-Arts in Prague. This first exhibition remains famous for displaying no original works from Africa: only including a single African statuette which turned out to be a fake, since attributed to the artist Ernst Ludwig Kirchner, mixing the aesthetics of Cameroonian statues and Oceanian wooden reliefs from Palau. It also included photographs of African sculptures from the collection of the French art dealer Kahnweiler. The following year, five statuettes from the Belgian Congo and Cameroon made the journey to Prague also displayed with photographs of other non-European works of art. The aim was to demonstrate the universality of art bringing together classical and folk art, the European and the ethnographic. The result in these avant-garde exhibitions was a seemingly incoherent melange of European and non-European artworks of different periods and styles, in an attempt to find formal parallels to associate with a new canon Cubist artists were then creating. Except for Sidibé's exhibition, African art in Czechoslovakia was only about fetishes, masks and statuettes, which certain great Czech artists, such as Josef ?apek would progressively add to their aesthetic influences and artistic theories. This vision would also continue in the 1930s, with the exhibition of works by avant-garde painter Emil Filla accompanied by businessman Joe Hloucha's collection from sub-Saharan Africa, Oceania, pre-Columbian America and Asia (Emil Filla - ?ernošská a tichomo?ská plastika ze sbírky Joe Hlouchy, February 5-26, 1935, Prague). In 1930 Prague, Sidibé's exhibition radically differed from the usual non-European melange of art, where anonymous creations were displayed with no apparent connection between them. The exhibition of Sidibé was organized by the Krasoumná Jednota, Prague's most important association for the promotion of contemporary and avant-garde art founded in 1850. In the 1920s, it exhibited the great names of Czech painting as well as Paul Klee and Emil Nolde. The year before Sidibé's exhibition, the gallery featured works by Fernand Léger, Henri Matisse, Pablo Picasso, Georges Rouault and Auguste Rodin. The Jednota gallery made Sidibé the headliner of this unprecedented event in the history of the Czech avant-garde, having already created a sensation at Bernheim in Paris. This catalog is one of the few surviving sources for understanding the European reception of Sidibé's work: the attraction of the exotic which still largely prevailed, is reflected in the soaring prices of his paintings, between 2,500 and 6,000 Czech crowns - an average of 12,000 $ today. Sidibé shared the gallery space with Czech artist Vaclav Fiala, academic painter and illustrator who exhibited more drawings for a much lower average price (800 $ today). This exhibition remains a unique event in the early 20th-century Czech art world: the few exhibitions of African art held between 1910 and 1930 were confined to primitivist comparisons between modern art and the indigenous cultures of America, Africa and Oceania. Due to his premature death and a limited number of artworks, Sidibé was soon forgotten despite the honors he received from the most prestigious modern art galleries and leading centers of artistic avant-garde. Perhaps his marouflaged canvases - antithesis of dark wooden fetishes - didn't fulfill European preconceived ideas of African art. The story of Sidibé and his work illustrates the ambivalent reception of modern African art in Europe at the beginning of the 20th century: praised by avant-garde critics, the painter was nevertheless forbidden to leave French Sudan to attend his first Parisian exhibition. This small booklet is probably the only documentary record of Sidibé's artworks and their journey to Eastern Europe, where they were exceptionally displayed as the creations of a contemporary artist in his own right.

Keywords:

Price: EUR 2000.00 = appr. US$ 2173.69 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 83851

See more books from our catalog: Littérature - Editions originales