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Title: Héliogabale ou l'Anarchiste couronné. Joint : menu original signé par Artaud, Kisling, Raimu,... etc.
Description: Denoël & Steele , Paris 1934, 14,5x19,5cm, relié. | ""Exemplaire de luxe, envoi d'exception et manuscrit historique : La couronne, l'hermine et le sceptre de l'Anarchiste Héliogabale"" | * Édition originale, un des 100 exemplaires numérotés sur alfa, seuls grands papiers après 5 pur fil. Reliure en demi maroquin vert à coins, dos lisse, plats de papier à la colle, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos conservés, tête dorée, reliure de l'époque signée Lucie Weill. Habile et discrète restauration en tête d'un mors. Ouvrage illustré de 6 vignettes d'André Derain. Bel envoi autographe signé d'Antonin Artaud?: «?à Alice & à Carlo Rim que j'aime beaucoup parce que j'aime dans la vie tout ce qui est nature, franc et sans fard et la vie d'Héliogabale aussi est franche et sans fard et dans la ligne de la grande Nature. Antonin Artaud leur ami.?» Carlo Rim, l'un des plus vieux amis d'Antonin Artaud, fut un compagnon des débuts poétiques et un frère de sang marseillais, la «?Chicago française?» qui nourrit leurs œuvres et leur imaginaire. Si l'on ne sait exactement comment est née la complicité entre Antonin et le jeune protégé de Pagnol, Jean Marius Richard, alias Carlo Rim, on connait le creuset dans lequel s'est formée leur indéfectible amitié?: Marseille. Plus précisément encore, «?entre cinq avenues et Vieux Port?», au cœur de ce qui fut la ville de l'enfance et des prémices littéraires d'Artaud. C'est d'ailleurs dans la revue Fortunio, fondée par deux jeunes bacheliers, Marcel Pagnol et Marcel Palnas, le cousin d'Antonin, qu'Artaud publia quelques-uns de ses premiers poèmes au côté du tout jeune caricaturiste, Carlo Rim. Peu après il intitulera sa propre revue - dont ne parurent que deux numéros - d'après le bilboquet qui trônait dans les bureaux de Fortunio et qui, déjà, avait scellé l'amitié de Rim et Pagnol, lors d'une épique révision de baccalauréat. Lorsque paraissent, le même jour et chez le même Denoël, Héliogabale et le premier ouvrage de Carlo Rim, Ma belle Marseille, les deux complices partent fêter ensemble cette sortie simultanée, avec le «?Tout-Marseille littéraire?»?: Kisling, Lhote, Raimu, Dabit, Dyssord... Carlo Rim racontera dans Le Grenier d'Arlequin, cette soirée mémorable «?chez Titin?», lors de laquelle «?Artaud, surchauffé par quatre mominettes, exalte pour sa voisine de table, le culte du phallus et la Fête du Sperme institués par Héliogabale le Sodomite, le César empaffé?». C'est sans doute lors de celle-ci, que les deux amis s'offrirent respectivement un des rares exemplaires de luxe de leurs pavés latrinaires dans la mare littéraire. Les deux ouvrages partagent en effet plus que leur contingente parution. L'ode baudelairienne aux «?débauches sans soif et amours sans âme?» de Ma belle Marseille s'accorde en sœur avec «?le fond de notre littérature sauvage?» qu'est, selon Le Clézio, Héliogabale. L'ouvrage de Rim aura un retentissement considérable sur Artaud qui, dans une célèbre lettre à Jean Paulhan, en fera un des trois livres consacrant la légende de son double mystique, Saint-Artaud. C'est surtout à la lecture de ce portrait sans fard de l'aristocratie et de la pègre phocéenne, qu'Artaud décidera de l'avenir de Carlo Rim en le persuadant d'en tirer son premier film, Justin de Marseille, comme le racontera le cinéaste dans ses Mémoires d'une vieille vague?: «?— Je veux jouer un fada dans ton film, un fada qui serait, comme les vrais fous, un déchiffreur d'énigmes, un fondé de pouvoir du destin, un Héliogabale à casquette et en espadrilles?! Tu connais Étienne, le fada du Vieux-Port?? C'est mon sosie, et j'accuserai encore cette ressemblance en imitant sa voix et ses gestes. Et Antonin Artaud démantibulait subitement sa maigre carcasse en dandinements simiesques, son beau visage en grimaces convulsives et il se mettait à chevroter comme un disque usé?: Elle avait une jambe de bois Et pour que ça ne se voie pas... à la dernière minute, Antonin Artaud tomba malade et nous dûmes le remplacer par Aimos dans ce rôle du ""fada"" qui avait été écrit pour lui.?». Artaud satisfera son désir de jeu l'année suivante en ouvrant, avec l'aide précieuse d'Alice Rim, alias Caro Canaille, son Théâtre de la Cruauté, et en y interprétant le rôle principal de son adaptation des Cenci. Amis discrets mais toujours présents, Carlo et Alice Rim furent pour Artaud, ce qu'il en écrit dans cette somptueuse dédicace, manifeste intimiste d'une littérature «?franche et sans fard et dans la ligne de leur grande nature?». On joint le menu ronéotypé du restaurant «?Chez Titin?», édité à l'occasion du fameux dîner de célébration de Rim et d'Artaud, comportant au verso les dédicaces des convives rédigées à l'initiative d'Alice Rim qui a inscrit en tête?: «?Souvenir du 26 mars 1934, pour Ma belle Marseille?». Alice Carlo Rim. Antonin Artaud, Kisling, Denoël et de nombreux invités ont immortalisé leur amitié pour Carlo Rim au revers de ce menu du célèbre restaurant marseillais ?: «?Cordialement à Carlo Rim - Raimu?» ; «?Pour le courage / pour le talent / [puis avec une longue flèche vers le mot d'Alice] Pour l'amour / pour le bonheur. C.[ésar] Campinchi?» ; «?Carlo-Rim Kif-Kif Elohim Dr J.-C. Mardrus?», «?Marseille Carlo Rim tout Paris?» [signature inconnue], «?Ah mon Carlo parle-nous du Paris d'après la Guerre?! Alain Laubreaux?» ; «?à Carlo Rim mon affection, mon dévouement, mon amitié - André Frank?» ; «?Ma Bell'Rim?! Pierre Bost?» ; un dessin surréaliste de Michel Georges-Michel représentant un personnage cubique à un œil tenant une rose et un haut de forme ; une signature de Beckers ; «?De tout cœur après comme avant (30 ans) [Louis] Cheronnet?» ; «?Et voilà?! - Les éditeurs, quand même - Bernard Steele?» ; «?Bon à tirer R. Denoël?» ; signature de Cécile Denoël ; «?à toi mon frère?! Kisling?» ; «?[à toi] pour la vie - Georges Charensol?» ; «?Les hommes du Midi sont les plus forts, Esther Metayer-Raimu?» ; «?Jacques Dyssord collaborateur ami complice?»... Et enfin, en pied, la déclaration d'Artaud?: «?à mon cher Carlo Rim que j'aime bien qu'il ne s'en doute pas et pour des raisons qui n'ont à voir avec la littérature. Antonin Artaud.?» L'un des plus signifiants exemplaires du roman fondateur de l'oeuvre d'Artaud, que Jean-Marie Le Clézio résumera parfaitement : «?Héliogabale annonce à la fois le rite solaire des Tarahumaras, et le sacrifice de Van Gogh le Suicidé de la société, puis la descente aux Enfers d'Artaud le Mômo. Ce livre envoûtant, le plus construit et le plus documenté des écrits d'Antonin Artaud, est aussi le plus imaginaire. Qui n'a pas lu Héliogabale n'a pas touché le fond même de notre littérature sauvage.?» - Denoël & Steele , Paris 1934, 14,5x19,5cm, relié. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Héliogabale ou l'Anarchiste couronné [with] Original menu signed by Artaud, Kisling, Raimu,... etc. [Heliogabalus or, the Crowned Anarchist] Denoël & Steele | Paris 1934 | 14,5 x 19,5 cm | bound in half green morocco First edition, one of 100 numbered copies on alfa, the only grands papiers (deluxe copies) after 5 pur-fil paper. Bound in half green morocco, paste paper boards, marbled paper endpapers, wrappers and spine preserved, top edge gilt, contemporary binding signed Lucie Weill. Skilful and discreet repair to the top of a joint. Illustrated with 6 vignettes by André Derain. Handsome inscription signed by Antonin Artaud: ""à Alice & à Carlo Rim que j'aime beaucoup parce que j'aime dans la vie tout ce qui est nature, franc et sans fard et la vie d'Héliogabale aussi est franche et sans fard et dans la ligne de la grande Nature. Antonin Artaud leur ami."" (""To Alice & Carlo Rim whom I love very much because I love in life all that is nature, frank and unvarnished and the life of Elagabalus is also frank and unvarnished and in line with the great Nature. Antonin Artaud their friend."") Carlo Rim, one of Antonin Artaud's oldest friends, was a companion of poetic beginnings and a brother of Marseille blood, the ""French Chicago"" that nourished their works and their imaginations. Although we do not know exactly how the complicity between Antonin and Pagnol's young protégé, Jean Marius Richard, alias Carlo Rim, was born, we do know the melting pot in which their unbreakable friendship was formed: Marseille. Even more precisely, ""between five avenues and the Vieux-Port"", in the heart of what was the city of Artaud's childhood and literary beginnings. It was in the magazine Fortunio, founded by two young baccalaureate graduates, Marcel Pagnol and Marcel Palnas, Antonin's cousin, that Artaud published some of his first poems alongside the very young cartoonist, Carlo Rim. Shortly afterwards he titled his own magazine - of which only two issues were published - after the bilboquet that presided in the Fortunio offices and which had, already, sealed Rim and Pagnol's friendship, during an epic baccalaureate review. When published the same day and with the same publisher Denoël, Héliogabale and Carlo Rim's first work, Ma belle Marseille, the two accomplices went out to celebrate this simultaneous release together, with the ""Literary Tout-Marseille"": Kisling, Lhote, Raimu, Dabit, Dyssord... In Le Grenier d'Arlequin, Carlo Rim will talk of this memorable evening ""at Titin's"", during which ""Artaud, overexcited by four mominettes [little glass of absinthe], enthuses to his neighbouring table, about the cult of the phallus and the Sperm Festival introduced by Elagabalus the Sodomite, the empaffed Caesar"". It was probably during this evening that the two friends respectively offered each other one of the rare luxury copies of their latrine volumes in the literary pool. The two works share more than their contingent publication. The Baudelairian ode to ""debauchery without thirst and love without soul"" of Ma belle Marseille agrees as a sister with ""the background of our wild literature"" which is, according to Le Clézio, Héliogabale. Rim's work will have a considerable impact on Artaud who, in a famous letter to Jean Paulhan, will make it one of the three books to consecrate the legend of his double mystic, Saint-Artaud. It is especially at the reading of this unvarnished portrait of the aristocracy and the Phocaean underworld, that Artaud will decide the future of Carlo Rim by persuading him to make his first film, Justin de Marseille, as the filmmaker will recount in his Mémoires d'une vieille vague: ""— I want to play a crackpot [""fada""] in your film, a crackpot who would be, like a real madman, a puzzle solver, a proxy of fate, an Elagabalus in a hat and sandals! Do you know Etienne, the crackpot of the Vieux-Port? He is my double, and I will show this resemblance again by imitating his voice and his gestures. And Antonin Artaud suddenly dismantled his skinny carcass with an ape-like waddle, his beautiful face in convulsive grimaces and he began to quaver like a used record: She had a wooden leg And so that it doesn't show... At the last minute, Antonin Artaud fell ill and we had to replace him with Aimos in this role of the ""crackpot"" that had been written for him."" Artaud satisfied his desire for acting the following year by opening, with the precious help of Alice Rim, alias Caro Canaille, his Théâtre de la Cruauté, and by playing the main role of his adaptation of Cenci. Discreet but always present friends, Carlo and Alice Rim were for Artaud, what he writes in this sumptuous inscription, an intimate manifesto of a literature ""frank and unvarnished and in line with their great nature.""

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Price: EUR 10000.00 = appr. US$ 10868.47 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 80016

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