Ask a question or
Order this book


Browse our books
Search our books
Book dealer info



Title: Les Immémoriaux - Bois dessiné, gravé et tiré en couleur par George-Daniel de Monfreid pour le frontispice du roman de Victor Segalen
Description: s.d. (1907), sujet : 12,4x18,9cm, planche : 15,1x20,9cm, une feuille. Epreuve originale en couleur d'un bois inspiré de l'œuvre de Gauguin et gravé par George-Daniel de Monfreid pour un projet de frontispice, demeuré inédit, des Immémoriaux de Victor Segalen. Seule une autre épreuve originale en couleur et une épreuve d'essai, en noir, sont connues à ce jour. Tirage en deux tons, vert et brun, sur japon ancien et rehaussé à la peinture dorée par l'artiste. Ce bois gravé devait illustrer, en frontispice, l'édition originale des Immémoriaux, de Segalen, roman ethnographique, directement inspiré de son voyage en Polynésie sur les traces de Gauguin. Segalen en demande donc la réalisation au disciple et plus proche ami du peintre, auquel il a d'ailleurs offert Noa Noa acheté à Papeete lors de la vente à l'encan des biens de Gauguin. Une amitié et une admiration mutuelles naissent dès lors entre Segalen et Monfreid sous l'égide tutélaire du peintre disparu. C'est d'ailleurs en constante référence au Maître, que les deux amis évoque la réalisation de ce frontispice, auquel Segalen attachait une grande importance mais qu'il sera obligé d'abandonner pour des raisons de coût d'édition : « Voici beaucoup plus intéressant pour moi : quoi me ferez-vous pour mon hors-texte ? Si j'osais imaginer quelque chose, ce serait une rude figure de face, très sobre, très fruste, et d'un androgynat à tendances mâles, bref le type maori décrit par Gauguin dans son Noa Noa et réalisé par lui dans le bois sculpté qui est demeuré à Tahiti (visage de femme analogue à celui que vous possédez) et dont je vous ai donné je crois une photographie. (...) Êtes-vous d'avis de réserver votre Illustration de début aux exemplaires de luxe et d'amis ou bien de la prostituer dans les exemplaires courants ? Je me permets de renouveler un timide désir, exprimé chez Vollard à votre exposition : si vous tirez quelques épreuves encore de vos estampes en couleurs, au pochoir, ne m'oubliez pas. » (Brest, le 2 novembre 1906). Réponse de Monfreid, le 8 janvier 1907 : « J'ai commencé à chercher votre hors-texte. Ah ! je ne vous le décrirai point encore : il ne vient pas selon ce que votre livre devrait évoquer. Du reste je ne suis pas riche en imagination, encore moins en « symbolisme » je reste - vous vous en êtes aperçu- un « naturaliste » (mais non un « réaliste ») et pour résumer l'impression de vos Immémoriaux, il faudrait être Gauguin. Enfin je ne désespère pas de faire quelque chose tout de même ; seulement il faut encore un peu de temps pour l'étudier... ». Monfreid réalisera deux bois d'essais - dont les formats (22x12 et 23x16) n'étaient pas adaptés à l'édition - reprenant chaque fois les mêmes figures, rudes et frustres, souhaitées par Segalen. Notre bois semble être la version finale de ces études, parfaitement adapté au format in-12 du Mercure de France. Cependant, l'illustration comporte le nom de l'auteur en tête, or Segalen, officier de marine, ne pouvait signer une œuvre romanesque et dut choisir un pseudonyme, Max-Anély. Cette contrainte contribua peut-être à l'abandon de ce frontispice tant désiré et, selon toute vraisemblance, validé par les deux bois d'essais. Monfreid réutilisera d'ailleurs le même visage masculin pour réaliser l'ex-libris sollicité par Segalen. Dans sa lettre du 2 novembre, le poète imaginait déjà un tirage confidentiel pour l'œuvre de Monfreid. Seuls deux exemplaires de l'épreuve en couleur, réhaussée à l'or, semblent avoir été finalement conservés, le second étant aujourd'hui dans les collections du Musée Maurice Denis à Saint-Germain-en-Laye. L'artiste en avait sans doute tiré un pour lui et offert l'autre à Segalen qui rêvait de posséder une estampe de celui qu'il nommait son « Patron » et auquel il dédiera son recueil de poèmes, Peintures. - s.d. (1907), sujet : 12,4x18,9cm, planche : 15,1x20,9cm, une feuille. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Les Immémoriaux - Woodcut drawn, engraved and printed in color by George-Daniel de Monfreid for the frontispiece of Victor Segalen's novel [1907] | subject: 12,4 x 18,9 cm | board: 15,1 x 20,9 cm | one sheet Original color proof of a woodcut inspired by the work of Gauguin and engraved by George-Daniel de Monfreid for a frontispiece project, remaining unpublished, of Victor Segalen's Les Immémoriaux. Only one other original color proof and one print run, in black and white (see below), are known to date. Printed in two tones, green and brown, on old Japan and enhanced with gilt painting by the artist. This engraved woodcut was to illustrate, as a frontispiece, the original edition of Segalen's Les Immémoriaux, an ethnographic novel, directly inspired by his trip to Polynesia following in Gauguin's footsteps. Segalen, therefore, asked the painter's follower and closest friend to produce it, to whom he also offered Noa Noa, bought in Papeete during the auction sale of Gauguin's goods. A mutual friendship and admiration was then born between Segalen and Monfreid under the tutelary aegis of the late painter. It is also in constant reference to the Master, that the two friends produce this frontispiece, to which Segalen attached great importance but which he will be obliged to abandon due to publishing costs: ""This is a lot more interesting for me: what will you do for my plate? If I dared to imagine something, it would be a formidable full-face figure, very plain, very worn, and of an androgyne with male tendences; in short, the Maori type described by Gauguin in his Noa Noa and produced by him in the carved wood that remained in Tahiti (face of a woman comparable to that which you possess) and of which I gave you a photograph I believe. [...] Are you in favor of reserving your frontispiece for luxury and friends' copies or of prostituting it in current copies? Allow me to renew a timid desire, expressed at your Vollard exhibition: if you print some more proofs from your color engravings, in pochoir, do not forget me."" (Brest, 2 November 1906). Monfreid's response, 8 January 1907: ""I have started looking for your plate. Ah! I will not describe it to you yet: it does not come according to what your book should evoke. Besides, I am not rich in imagination, let alone in ""symbolism"", I remain - as you have noticed - a ""naturalist"" (but not a ""realist"") and to summarize the impression of your Les Immémoriaux, one would have to be Gauguin. Finally, even so, I am not losing hope of doing something; only that I need a little more time to study it..."". Monfreid will produce two trial woodcuts - whose sizes (22 x 12 cm and 23 x 16 cm) were not adapted to the edition - each time using the same formidable and frustrated figures Segalen wanted. Our woodcut seems to be the final version of these studies, perfectly adapted to the in-12 format of Mercure de France. However, the illustration includes the name of the author at the top, yet Segalen, a naval officer, could not sign a novel and had to choose a pseudonym, Max-Anély. This constraint may have contributed to this much-desired frontispiece being abandoned. However, in all likelihood, it was validated by the two trial woodcuts. Monfreid will also use the same male face to produce the ex-libris requested by Segalen. In his letter dated 2 November, the poet already imagined a confidential print for Monfreid's work. In the end, only two color copies of this proof, enhanced in gold, seem to have been preserved, the second being today in the collections of the Musée Maurice Denis in Saint-Germain-en-Laye. The artist had likely printed one for himself and offered the other to Segalen who dreamed of owning etching of the one he called his ""Boss"" and to whom he would dedicate his collection of poems, Peintures.

Keywords:

Price: EUR 4000.00 = appr. US$ 4347.39 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 78777

See more books from our catalog: Voyages & Horizons lointains - Océanie