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Title: Exceptionnel recueil de onze poèmes autographes de Louis Aragon sélectionné par celui-ci pour paraître dans sa première anthologie
Description: s.d. (circa 1945), 22x27,5cm, 18 feuillets reliés sous chemise et étui. Il est de la race des poètes de tous les temps. De la race des pères de la poésie. Pierre Seghers. Exceptionnel ensemble de onze poèmes autographes de Louis Aragon, rédigés au premier semestre de l'année 1945, avec une page de sommaire de la main de l'auteur. Il s'agit d'une sélection personnelle d'Aragon en vue de leur parution dans sa première et célèbre anthologie poétique, dans la Collection «?Poètes d'Aujourd'hui?» (Aragon, chez Pierre Seghers éditeur à Paris, n° 2, 20 juillet 1945). Ce choix de poèmes manuscrits a été adressé par l'auteur au directeur de la publication, Claude Roy, et enrichi à l'attention de son ami d'une page de sommaire recensant les poèmes et la chronologie des recueils. Notre ensemble comprend les manuscrits de «?Fugue?», «?Pour demain?» et «?Casino des lumières crues?» (parus dans Feu de Joie, 1920), «?Un air embaumé?», «?Persiennes?», «?Poème de cape et d'épée?» (Le Mouvement perpétuel, 1924), «?Portrait?» «?Ancien combattant?», «?Litanies de [trois étoiles]?» (La Grande Gaîté, 1929), «?Tant pis pour moi?» (Persécuté persécuteur, 1931), «?Couplets du beau monde?» (Les Communistes ont raison, 1933), et «?Magnitogorsk 1932?» ainsi que la «?Ballade des vingt-sept suppliciés de Nadiejdinsk?» (Hourra l'Oural, 1934). Les poèmes manuscrits sont reliés en demi maroquin noir, plats de papier à motifs stylisés, contreplats doublés d'agneau noir, et un étui bordé du même maroquin, ensemble signé Leroux. Ces manuscrits offrent un panorama unique de quinze ans d'écriture placée sous le signe de l'insolence poétique et politique. Parmi ces poèmes d'exception, on retrouve «?Fugue?» et «?Casino des lumières crues?», issus de Feu de Joie, composés durant ses années de jeunesse pré-surréaliste?: «?Une joie éclate en trois Temps mesurés de la lyre Une joie éclate au bois Que je ne saurais pas dire?» («?Fugue?») Les poèmes les plus anciens choisis par Aragon pour l'anthologie sont également l'occasion de rendre hommage aux maîtres et amis du jeune poète - tels Paul Valéry («?Pour demain?», publié dans Feu de Joie), ou Guillaume Apollinaire, à qui il dédie «?Un air embaumé?» dans Mouvement Perpétuel, s'inspirant des Calligrammes?: «?Sur la tombe Mille regrets Où dort dans un tuf mercenaire Mon sade Orphée Apollinaire?» Témoignant de l'influence décisive de l'amitié d'André Breton, rencontré en 1917 dans la librairie d'Adrienne Monnier, les œuvres du jeune Aragon prônent déjà une joyeuse déconstruction verbale. Le poème plein d'humour «?Casino des lumières crues?», annonce subliminalement l'arrivée de Dada à Paris?: «?Un soir des plages à la mode on joue un air Qui fait prendre aux petits chevaux un train d'enfer?» Cet exemple de «?cubisme littéraire?» empreint de préciosité et d'hermétisme répond aux poèmes de Breton qui formeront son premier recueil Mont de piété, et nous plonge dans l'enthousiasme des trois inséparables Aragon, Soupault et Breton. Leur collaboration prendra dès 1919 la forme du journal Littérature, bientôt renommé en Révolution surréaliste pour servir de tremplin à leurs idées de renouvellement poétique. Avec l'irruption en 1920 de Tristan Tzara et de son manifeste dadaïste dans le paysage de l'avant-garde parisienne, l'écriture d'Aragon opte pour la radicalité, culminant dans le fameux «?Persiennes?». La formidable répétition de «?Persienne?», typique du nihilisme de Dada, constitue avec les autres manuscrits extraits de Mouvement Perpétuel autant de manifestes de la révolution qui s'opère à l'aube du Surréalisme. Adoptant le terme au printemps 1924, Aragon, Breton et Soupault tournent une page de l'histoire littéraire, résumée dans l'ironique «?Portrait?» qu'en fait l'auteur dans La Grande Gaîté parue en 1929?: «?Rêvé de l'auteur de la Marche lorraine Pensé à l'aurore aux Bourgeois de Calais Pour l'apéritif lu la Jeune Parque?». Dans le même recueil, Aragon résume ironiquement la relative vacuité de l'expérience dadaïste par un comique poème intitulé Ancien Combattant?: «?J'ai fait le Mouvement Dada Disait le dadaïste J'ai fait le mouvement Dada Et en effet Il l'avait fait?» La fin de la décennie est également marquée par sa liaison avec Nancy Cunard, égérie des Années folles au magnétisme érotique, qui l'entraîne dans ses voyages à travers l'Europe de 1926 à 1928. Elle apparaît en filigrane dans les «?Litanies de ***?» toujours extrait de la Grande Gaîté?: «?Elle a les plus doux seins du monde Ah la belle la belle la belle jambe Que ça nous fait?» Au début des années 1930, dans l'incapacité de continuer son errance aux côtés de Nancy avec son maigre salaire, Aragon est alors partagé entre ses obligations journalistiques que désapprouve Breton et ses séances de réflexion collective avec les Surréalistes. Les débats stériles suivant le congrès de Kharkov et le penchant d'Aragon pour le genre romanesque, honni des Surréalistes, précipitent l'éclatement du mouvement. Aragon s'éloigne de Breton et se réfugie dans l'écriture de poèmes d'une grande violence, qui formèrent son recueil maudit Persécuté persécuteur, signant sa rupture définitive avec le Surréalisme. Il se souviendra de ces poèmes au sortir de la deuxième Guerre Mondiale, et choisira «?Tant pis pour moi?» pour la présente anthologie. Il devient à cette époque le prophète d'une utopie communiste sanglante : «?Le grisou sautera dans Paris Avec un long bruit de luxe brisé Les enfants regarderont la dernière passe du bordel Éclaté comme une grenade?» et annonce sans détour son ralliement au communisme militant dans son recueil de 1932 Les Communistes ont raison. Son indéfectible confiance dans le régime bolchévique lui vaut de visiter la même année les chantiers soviétiques du Caucase au sein de la «?Brigade Gorki?», réunissant une sélection d'écrivains étrangers acquis à la cause stalinienne. Ce voyage en URSS aux côtés d'Elsa Triolet inspira l'écriture du recueil Hourra l'Oural, dont il conserve deux admirables poèmes dans sa sélection manuscrite. La longue épopée «?Magnitogorsk 1932?» célèbre le surgissement des villes soviétiques et le concert des machines de la nouvelle ère industrielle?: «?Le paysage est un géant enchaîné dans des clous d'usines Le paysage s'est pris les collines dans un filet de baraquements Le paysage a mis des colliers de fumées Le paysage a plus d'échafaudages qu'un jour d'été n'a de mouches Le paysage est à genoux dans le socialisme et l'électricité?» Aragon achève sa sélection sur la «?Ballade des vingt-sept suppliciés de Nadiejdinsk?», qui résonne en 1945 comme un hommage tant aux communistes tombés durant la révolution russe que sous le régime nazi?: «?Ils étaient vingt-sept bien vivants Et leurs yeux étaient de lumière Leurs cheveux comme auparavant Parlent du ciel avec le vent?» Ce choix personnel d'œuvres offertes à la postérité résume magistralement le parcours poétique et politique de Louis Aragon, tour à tour dada, surréaliste, puis communiste exalté. L'ensemble figure parmi les très rares poèmes autographes de Louis Aragon encore en mains privées, l'auteur ayant fait don en 1977 de ses archives personnelles et littéraires à la nation française. - s.d. (circa 1945), 22x27,5cm, 18 feuillets reliés sous chemise et étui. [ENGLISH DESCRIPTION ON DEMAND]

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Price: EUR 30000.00 = appr. US$ 32605.41 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 64357

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