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Title: Portrait de Michel Foucault. Photographie Originale de l'artiste
Description: Par l'auteur, s.l. 1983, 22x22cm sur papier Ilford 30x40cm, une feuille. Grand portrait photographique original en noir et blanc réalisé par Marc Trivier. Tirage argentique original non signé, comme la plupart des œuvres de Trivier. Petite déchirure sur le bord supérieur. Précieuse épreuve argentique originale du célèbre photographe belge, un des artistes contemporains les plus secrets, qui malgré un succès international précoce, a préféré limiter sa production pour conserver la cohérence de son œuvre. Marc Trivier ne tire pas de nouveaux exemplaires de ses anciens portraits, le papier de tirage qu'il utilisait n'est d'ailleurs plus commercialisé. L'artiste « réalise lui-même ses tirages sur papier baryté Ilford, consacrant plusieurs jours de travail à chacun, avec une concentration particulière pour rendre les blancs, par contraste avec des noirs d'une rare densité. Un tirage de Marc Trivier ne ressemble à aucun autre. Lorsqu'il accepte de les exposer, il les suspend dans des cadres en inox de sa fabrication, laissant libre cours à la vie du papier. » (Xavier-Gilles, « Marc Trivier et la tragédie de la lumière » in Le Monde Libertaire, 2011). Cette « vie du papier » participe de l'œuvre au même titre que les diverses altérations que subissent les photographies lorsqu'elles sont exposées : « Dans les boites, les tirages gondolent, mais qu'importe : le photographe affectionne ce genre d'accident. » (Claire Guillot, « Les face à face sans échappatoire du photographe Marc Trivier », Le Monde, 2011). Marc Trivier a une sensibilité particulière pour l'aspect matériel de ses productions. Alors que la photographie relève par essence du multiple, cette intervention de l'artiste dans tout le processus de création confère une aura autographique à ces tirages. Photographies d'artistes, de fous, d'arbres ou d'abattoirs, Marc Trivier aborde tous ces sujets avec un regard aussi précis qu'intense. « Dans sa cosmogonie, chaque chose, chaque être, végétal, animal ou humain, mérite le même respect. Car tous sont confrontés à la même loi d'airain : la solitude. » (Luc Desbenoit). La beauté qui émane de ses photos vient de cette nudité. Il n'y a ni retouches, ni recadrages. On retrouve dans son œuvre le même format carré souligné par le carré du négatif que Trivier laisse sur ses tirages. Ce cadre piège notre regard dans des photographies où le fard de la couleur est rejeté pour un noir et blanc incisif. Toute artificialité ayant disparu nous ne faisons pas face à la mise en scène d'un sujet mais à une présence exacerbée par la lumière irradiante et singulière, témoin d'un instant de vie et non de pose. C'est cette lumière, liée au médium photographique, qui unit les séries de Marc Trivier : « Les photographies de Marc Trivier écrivent une tragédie de la lumière, celle-ci n'accueillant les êtres - hommes, arbres ou bêtes - qu'en les brûlant, avant disparition. » (Xavier-Gilles in Le Monde Libertaire). C'est aussi elle, délivrée de tous les artifices, qui donne à ses œuvres l'aura qui les rend si présentes. Cette « brûlure » de la lumière nous renvoie à un instant réel, au « ça a été » de Barthes (La Chambre Claire, 1980) : « De trente-cinq ans de pratique photographique, d'obsessions, c'est peut-être ça qui reste : un mode d'enregistrement singulier de la brûlure de la lumière, décliné d'une image à l'autre, en une succession de propositions qui se ressemblent et pourtant chacune est aussi singulière que la fraction de temps auquel elle renvoie. » (Marc Trivier). « La photographie ne dit qu'une chose : « C'était. » On ne fixe que ce qui a été. S'il y a une tragédie, elle est là. » (Marc Trivier) Warhol, Foucault, Beckett, Dubuffet ... les plus grands écrivains et artistes ont posés pour Trivier. Simultanément l'artiste s'intéressent également aux marges de la société, à ce que les hommes ne veulent pas voir. Il photographie alors les aliénés et les abattoirs qu'il place en regard des célébrités. Dès la fin des années 1980 son œuvre est unanimement reconnue et il reçoit le prestigieux Young Photographer Award de L'international Center of Photography en 1988 ainsi que le Prix Photographie Ouverte (Charleroi). Après le Palais de Tokyo à Paris, le musée de l'Elysée à Lausanne et le Casino à Luxembourg, la Maison Européenne de la photographie à Paris lui consacre une importante rétrospective en 2011. Les photographie des grandes personnalités de son époque que Marc Trivier réalise ne cherchent pas à montrer l'image publique de ces artistes. Prises de face, avec un regard dirigé vers l'objectif, elles nous montrent une image d'intimité : « (...) au lieu d'être un portraitiste d'écrivains et d'artistes parmi tant d'autres, il se marginalise par son dispositif : sous prétexte de réglages, il fait attendre ses modèles, il les fait poser plusieurs minutes ce qui leur donne un air las. Il attend peut-être un comportement plus naturel. Et on se retrouve face à Francis Bacon en équilibre précaire, Samuel Beckett, Jean Dubuffet ou encore Michel Foucault plus ou moins tassés sur leur chaise. Des images intimes. » (Sylvie Rousselle-Tellier, « Une image de fatigue chez Marc Trivier », Marges 2004). Photographiés dans leur univers personnel, la plupart du temps leur chambre, les sujets s'abandonnent, ne maitrisent plus leur image. Le déséquilibre qui en résulte révèle les fragilités de ces personnalités si fortes, et permet à Trivier de restituer l'unité du corps intime et de l'œuvre publique. « Je lisais Genet ; pour moi Genet, c'était des lettres sur un livre. Et puis un jour j'ai vu son portrait, il y a eu comme une fracture. Comment était-il possible que ces signes soient aussi quelqu'un ? Faire un portrait, c'est ressouder le nom et le visage. » (Marc Trivier). Plus qu'un portrait, chaque photo est le témoignage d'un échange entre le sujet et l'artiste, d'un instant de vie réelle. La présence du photographe est sensible dans chacun des portraits que réalise Trivier : « Ce qui m'intéressait, ce n'était pas de photographier simplement un corps ou un visage, mais cette situation particulière qui est quelqu'un en train de faire la photo de quelqu'un d'autre. » (Marc Trivier). - Par l'auteur, s.l. 1983, 22x22cm sur papier Ilford 30x40cm, une feuille. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] FOUCAULT Michel Portrait of Michel Foucault. Original artist's photograph. Large original photographic portrait in black and white by Marc Trivier. Original unsigned silver print, like most of Trivier's works. Small tear to upper edge. A handsome original silver print proof by the famous Belgian photographer, one of the most secretive contemporary artists, who - despite early international success - preferred to limit his output to preserve the coherence of his oeuvre. Marc Trivier doesn't do after-prints of his old portraits, and in any case, the paper he used for printing is no longer sold. The artist ""prints his images himself on Ilford baryta paper, devoting several days of work to each. He pays special attention to rendering the whites, contrasted with unusually dense blacks. A Marc Trivier print is like none other. When he does agree to exhibit his images, he suspends them in self-made stainless steel frames, giving the paper the freedom to live its life"" (Xavier-Gilles, ""Marc Trivier et la tragédie de la lumière [Marc Trivier and the Tragedy of Light]"" in Le Monde Libertaire, 2011). This ""life of the paper"" participates in the work in the same way as the various changes that the photographs undergo when they're exhibited: ""In the boxes, the prints buckle, but so what: it's the photographer who's giving rise to this sort of accident"" (Claire Guillot, ""Les face à face sans échappatoire du photographe Marc Trivier [The inescapable encounters of the photographer Marc Trivier], Le Monde, 2011). Marc Trivier has a particular sensibility for the material aspect of his work. Though photography essentially relies on the multiple, this intervention by the artist in the entire process of creation gives these prints an autobiographical air. Whether photographing artists, mad people, trees, or abattoirs, Marc Trivier approaches all his subjects with a gaze that is as precise as it is intense. ""In his cosmogony, each thing, each being, whether plant, animal, or human, deserves the same respect. Because all are confronted by the same cast-iron law: solitude"" (Luc Desbenoit). The beauty that emanates from his photos comes from this nakedness. There is no retouching and no reframing. One finds throughout his oeuvre the same square format underlined by the squares of the negative that Trivier leaves on his images. This frame traps our gaze in the photographs where the artifice of color is rejected for a cutting black and white. All artificiality gone, we are faced not with the arrangement of a subject but a presence exacerbated by the radiant and singular light, testimony to a lived moment and not a pose. It is this light, tied to the photographic medium, that unites Marc Trivier's various series: ""Marc Trivier's photographs write a tragedy of light, which does not welcome beings - humans, trees, or animals - but rather burns them before disappearance"" (Xavier-Gilles in Le Monde Libertaire). It is also this tragedy of light, freed of all artifice, that gives his works the air that makes them so immediate. This ""burning"" of the light throws us back into a real moment, to the ""that happened"" of Barthes (Camera Lucida, 1980): ""Of thirty-five years of photography, of various obsessions, perhaps this is what is left: a singular way of recording the burning of the light, carried through one image after another, in a succession of propositions that seem to resemble one another and yet each is just as singular as the fraction of the moment to which it refers"" (Marc Trivier). ""Photography says only one thing: 'that happened.' You can only record what has been. If there is a tragedy to it, it is in this"" (Marc Trivier) Warhol, Foucault, Beckett, Dubuffet, etc.: the most famous writers and artists posed for Trivier. At the same time, the artist was just as interested in the margins of society, to what people did not wish to see. He therefore photographed the mentally challenged and abattoirs, images he then contrasted with celebrities. From the late '80s, his work has been unanimously acknowledged and he received the prestigious Young Photographer Award from the International Center of Photography in 1988, as well as the Prix Photographie Ouverte (Charleroi). After the Palais de Tokyo in Paris, the Musée de l'Elysée in Lausanne, the Maison Européenne de la Photographie in Paris also devoted an important retrospective to Trivier in 2011. The photographs of the famous figures of his era that Trivier took do not seek to show the public face of these artists. Taken head-on and looking into the lens, they give us an image of intimacy: ""...instead of being just another portraitist for writers and artists, he marginalized himself by his actions: under the pretext of adjustments, he made his models wait; he made them pose for several minutes, which gives them a weary air. He may have been waiting for them to behave more naturally. And so we are faced with Francis Bacon balancing precariously, Samuel Beckett, Jean Dubuffet or even Michel Foucault more or less squeezed into their chairs. Intimate images"" (Sylvie Rousselle-Tellier, ""Une image de fatigue chez Marc Trivier [Marc Trivier's Tired Look]"", Marges 2004). Photographed in their personal worlds, mostly in their bedrooms, the subjects let themselves go, are no longer in charge of their image. The lack of balance that results reveals the fragilities of these strong characters and allows Trivier to reconstitute the unity of the private body with the public work. ""I was reading Genet ; for me Genet was letters on a page. And then one day I saw a photo of him and there was some kind of a break. How was it possible that these symbols were also an actual person? Taking a portrait is reconciling the name and the face. "" (Marc Trivier). More than a portrait, each photo is the witness of an exchange between the subject and the artist, of a moment from real life. The presence of the photographer is palpable in each portrait Trivier takes: ""What interested me was not simply capturing a body or a face, but that specific situation where one is in the process of taking a photo of another"" (Marc Trivier).

Keywords:

Price: EUR 2000.00 = appr. US$ 2173.69 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 62310

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