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Title: Lettre autographe à sa femme. Hommages à la Présidente : « Faire noyer vive l'exécrable coquine qui depuis neuf ans (...) suce mon sang... »
Description: s.l. [Vincennes] s.d. (circa 1781), 15,7x20,1cm, une feuille. Lettre autographe, non signée, du Marquis de Sade adressée à sa femme. Une page rédigée à l'encre, écriture serrée sur 31 lignes. Cette lettre a été publiée dans la correspondance du Marquis de Sade. Provenance?: archives de la famille. Cette lettre a été rédigée lors de l'incarcération de Sade à Vincennes, probablement en avril 1781, si l'on en croit les quelques repères temporels évoqués par le rédacteur lui-même. Le Marquis parle en effet de la fin de l'«?exil de Marseille?», faisant ainsi référence à la décision de la cour d'Aix-en-Provence qui, le 14 juillet 1778, casse le jugement pour débauche et libertinage, mais lui interdit d'habiter ou de fréquenter la cité phocéenne pour une durée de trois ans. Sade revient en outre sur l'un des épisodes marquants de sa vie, sa cavale italienne, qui eut lieu entre janvier et novembre 1776?: «?il valait autant me tuer tout d'un coup ou me laisser dans le pays étranger quand j'y étais?». Le Marquis évoque également «?l'étonnante faveur?» qui lui est faite «?de changer de bercail?», c'est-à-dire sa possible translation au fort de Montélimar. En avril 1781, Madame de Sade obtient du Roi, par l'intermédiaire de son amie Madame de Sorans, l'autorisation que son mari soit transféré à la prison montilienne. Le Marquis explique dans la lettre?: «?je trouve qu'il faut être d'une belle impudence pour oser écrire à un malheureux qui souffre depuis neuf ans [...] de remercier bien humblement la personne qui lui obtint l'étonnante faveur de changer de bercail?». Sade fait sans doute ici référence à cette fameuse Madame de Sorans, dame de compagnie de la sœur de Louis XVI et amie de sa femme qui, par esprit romanesque, acceptera d'intercéder en sa faveur auprès du Roi. C'est au commissaire Le Noir, cité dans cette lettre, que Renée-Pélagie laisse le soin d'annoncer la nouvelle au détenu?: «?Ah je vois ce que c'est à présent que votre belle visite de M. Lenoir, je suis accoutumé à le voir en milieu de mes détentions.?» Bien que, comme le souligne Pauvert (in Sade vivant), ce changement de «?bercail?» occupe grandement les pensées du Marquis et ses lettres, ce dernier n'y sera jamais envoyé, préférant rester dans les geôles du donjon de Vincennes. Sade est enfermé depuis maintenant plusieurs années et cette lettre tout en mouvements trahit sa soif de liberté. Cette lettre a été rédigée au moment où Madame de Sade s'est retirée au couvent Sainte-Aure. Si elle appréhende cette retraite comme une libération du carcan marital, le Marquis est quant à lui obsédé par l'idée de sa sortie et évoque d'ailleurs une possible date de libération?: octobre 1783. Cette longue incarcération commencée en 1777 durera pourtant jusqu'en avril 1790, date de l'abolition des lettres de cachet. Les visites de Madame de Sade ne seront quant à elles rétablies par l'administration carcérale que le 13 juillet 1781, après quatre ans et cinq mois de séparation. Plusieurs des grands thèmes de la correspondance sadienne transparaissent déjà dans cette lettre des premières années de détention. Tout d'abord, la haine éprouvée à l'encontre de sa belle-mère, la Présidente de Montreuil, cette «?exécrable coquine qui [lui] suce [le] sang [...] déshonore [ses] enfants [qui] n'est pas encore rassasiée de faire des horreurs et des platitudes?» et qu'il a le désir «?de faire noyer vive?». Le Marquis s'y plaint en outre de sa mauvaise condition physique?: «?la tête me tourne et je n'ai pas besoin dans l'état où je suis d'une augmentation de chagrin?» et utilise des épithètes toutes sadiennes pour exprimer son désespoir?: «?un malheureux qui souffre depuis neuf ans?», «?qu'ai-je fait grand dieu qu'ai-je fait pour souffrir depuis douze ans?». - s.l. [Vincennes] s.d. (circa 1781), 15,7x20,1cm, une feuille. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] SADE Donatien Alphonse François, Marquis de Autograph letter to his wife. Hommages à la Présidente: ""Faire noyer vive l'exécrable coquine qui depuis neuf ans [...] suce mon sang..."" N. p. [Vincennes Castle] n. d. (circa 1781), 157 x 201 mm (6 3/16 x 7 15/16 ""), single leaf ""The more I think about it, however, the more I think you have to have quite a nerve to dare write to a poor suffering unfortunate..."" Autograph letter unsigned from the Marquis de Sade to his wife. One page, closely written in ink on 31 lines. This letter was written during Sade's imprisonment at Vincennes, probably in April 1781, if one is to believe the occasional indicators of date referenced by the writer. Sade mentions the end of his ""exile from Marseilles"", referring to the decision of the court in Aix-en-Provence to overturn his conviction for debauchery and libertinage on the 14 July 1778, but which nonetheless banned him from living in or visiting Marseilles for three years. Sade also mentions one of the defining episodes of his life, his flight to Italy between January and November 1776: ""they may as well have killed me straight off as left me in that foreign country where I was."" Sade also mentions the ""amazing favor"" that befell him of ""moving house"", which is to say his potential transfer to the fort at Montélimar. In April 1781, Madame de Sade, through the good offices of her friend Madame de Sorans, got authorization from the King for her husband to be transferred to the prison there. Sade explains in the letter: ""I think you have to have quite a nerve to dare write to a poor suffering unfortunate who has been beset these nine years...telling him to thank, ever so humbly, the woman who obtained for him the amazing favor of moving house."" Sade is here no doubt referring to the famous Madame de Sorans, a lady of Louis XVI's sister's bedchamber and a friend of his wife's who, out of a spirit of adventure, accepted the task of petitioning the King in his favor. It was to Commissioner Le Noir, referenced in this letter, that Renée-Pélagie left the task of breaking the news to the prisoner: ""Ah, I see now what this nice little visit by M. Lenoir means, I'm used to seeing him in the middle of my incarcerations."" Despite the fact that, as Pauvert points out in Sade vivant, this change of ""house"" occupied the Marquis' thoughts to a large extent, he was never actually moved, preferring to stay in the gaols of the keep at Vincennes. At this point, Sade had been imprisoned for several years and this letter, full of movement, reveals his thirst for freedom. This letter was written when Madame de Sade withdrew to the convent at Sainte-Aure. If she saw this act as a liberation from the yoke of her marriage, the Marquis for his part was obsessed by the idea of his own liberation and mentions a potential date: October 1783. His long incarceration, which began in 1777, would last till April 1790, when lettres de cachet were abolished. Madame de Sade's visits were not reauthorized by the prison authorities until 13 July 1781, after four years and five months of separation. Several important themes in Sade's correspondence already appear in this letter from his first years in prison. First of all, his hatred for his mother-in-law, the Présidente de Montreuil, an ""execrable wretch who drinks [my] blood...disgraces [her] children, who has not yet done scattering her horrific deeds and platitudes"" and whom he would like to ""drown alive"". The Marquis also complains of his poor physical health: ""my head spins and in my condition I hardly need any more misery"", using very Sadean epithets to express his despair. ""A poor suffering unfortunate who has been beset these nine years""; ""what have I done, what have I done dear Lord, to suffer for twelve years?"". Provenance: family archives.

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Price: EUR 11800.00 = appr. US$ 12824.79 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 59108

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