BRETON André & GAULMIER Jean
Ode à Charles Fourier
Librairie C. Klincksieck, Paris 1961, 16,5x25cm, broché. | Breton à Magritte : naissance et immortalité du Surréalisme | Nouvelle édition du poème d'André Breton, après l'originale de 1947, et édition originale de l'étude critique et des commentaires de Jean Gaulmier. Le poème est précédé d'une importante introduction constituée de trois parties : « Naissance du poème"", « Surréalisme et fouriérisme"" et « Fouriérisme et littérature"". Iconographie. Une restauration à l'angle supérieur droit de la page 65. Important envoi autographe signé d'André Breton : « À René Magritte, autre prince des Attractions, son ami André Breton"". Cette dédicace de Breton témoigne de la profonde estime mutuelle qui lie les deux artistes - n'en déplaise aux critiques cherchant dans leurs brouilles passées des signes de rupture définitive. C'est d'ailleurs dans la lettre à Magritte accompagnant l'exemplaire de son Ode que Breton qualifie ces désaccords de « rares orages indépendants » des deux hommes. Il signe ainsi implicitement la reconnaissance de la filiation entre surréalisme français et belge, dont Magritte est le chef de file incontesté bien que non déclaré. Plus encore, cet échange et la lecture de l'ouvrage de Breton inspirent à René Magritte une réflexion introspective, véritable clé de lecture de son oeuvre, qu'il livre à son ami le 12 octobre 1961 : « J'ai relu avec émotion L'Ode à Charles Fourier. Il va sans dire qu'elle est de loin supérieure aux commentaires qui l'accompagnent, si savants puissent-ils être. « Le La » fait désirer la connaissance de beaucoup d'autres pensées venues dans la nuit. L'attention apportée à ces pensées me semble bien n'être possible que si notre vie est vraiment « prise au sérieux ». Ce « sérieux étant le seul à permettre par ailleurs, de donner une estime valable à l'humour - un humour très précis. (Cette nuit, j'ai pensé à un volant d'automobile qui serait constitué par une pièce de lard). Sans doute la nuit pouvons-nous écouter ou voir ce qui ne nous est pas indifférent, le jour trop de choses indifférentes nous sollicitent. Il n'y a pas de rêves éveillés, il y a la liberté d'être attentif, le jour, à ce qui ne nous est pas indifférent. Je crois que le monde - comme rêve - ne s'offre à nous que dans le sommeil. » (Magritte, lettre à André Breton, 12 octobre 1961) Précieuse dédicace du Pape du surréalisme à sa plus célèbre icône. - Librairie C. Klincksieck, Paris 1961, 16,5x25cm, broché. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] - Breton to Magritte: birth and immortality of Surrealism - First edition of Jean Gaulmier's critical study of André Breton's poem ""Ode à Charles Fourier"", published in its entirety with commentary. The poem is preceded by an important introduction in three parts: ""Birth of the poem"", ""Surrealism and Fourierism"" and ""Fourierism and literature"". Iconography. Restoration to the upper right-hand corner of page 65. Rare copy signed and inscribed by André Breton: ""To René Magritte, another Prince of Attractions, his friend André Breton"" Breton's inscription bears witness to the deep appreciation between the two artists - despite critics who conveyed rumors of a definitive split based on their past quarrels. Indeed, it was in a letter to Magritte sent with the copy of his Ode that Breton described his disagreements with Magritte as ""rare independent storms"" between them. In so doing, he implicitly acknowledged a filiation between French and Belgian Surrealism of which Magritte was the undisputed - although unofficial - leader. Moreover, his letters with Breton and the reading of his work inspired René Magritte to make an introspective reflection, instrumental in understanding his work. He shared his thoughts with his friend on 12 October 1961: ""I read L'ode à Charles Fourier again, with emotion. It goes without saying that it is far superior to the commentaries that accompany it, however scholarly they may be. ""Le La"" makes one long for the knowledge of many other thoughts that come in the night. The attention given to these thoughts seems only to be possible if our life is really ""taken seriously"" (Last night I thought of a car steering wheel made of a piece of bacon). There's no doubt that at night we can listen to or see things we don't care about, but during the day too many things we don't care about come our way. There are no daydreams, just the freedom to be attentive, during the day, to what is not indifferent to us. I believe that the world - as a dream - offers itself to us only in sleep"" (Magritte, Letter to André Breton, 12 October 1961) A precious dedication from the Pope of Surrealism to its most famous icon.
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Librairie Le Feu Follet
Vendeur professionnelN° du livre: 83863
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