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Title: Mort à crédit
Description: Denoël & Steele , Paris 1936, 15x22,5cm, broché sous chemise et étui. Édition originale, un des 47 exemplaires numérotés sur japon impérial, tirage de tête. Exemplaire présenté sous chemise et étui de l'éditeur, a priori réservés aux exemplaires sur japon, en demi chagrin rouge et plats de papier marbré. « À la demande des éditeurs, L.F. Céline a supprimé plusieurs phrases de son livre ; les phrases n'ont pas été remplacées. Elles figurent en blanc dans l'ouvrage. » précise une note au revers de la page de dédicace. Notre exemplaire comporte en effet, comme tous les exemplaires, à l'exception des Hors Commerce, quelques espaces blancs parsemés dans le texte. Suppression d'un mot, d'une phrase ou de quelques lignes dont l'absence est ainsi accentuée par ces places vacantes dans le corps du texte. Loin d'une censure officielle, ces « trous » sont l'œuvre de Céline lui-même qui, se voyant reprocher par Denoël certains passages trop salaces, eut l'idée de génie de remplacer les prosaïques détails de certains ébats par de bien plus éloquents stigmates qui laissent libre court à l'imagination du lecteur. Véritable réinterprétation pornographique de l'adresse de Diderot à Sophie Volland : « partout où il n'y aura rien lisez que je vous aime », l'invitation silencieuse de céline à ses lecteurs est bien plus puissante que les saillies littéraires qu'elle remplace. Ainsi de l'une des premières coupes : « un soir au mur il y eu un scandale. Un sidi monté Il s'était fait finir ! Mais oui ! qu'était certaine la Vitruve. En commentant ça », mystérieux et suggestif voile posé sur ce qui est en réalité la description d'un viol pédophile, dont les lecteurs ne prendront connaissance qu'en 1981, dans la seconde édition de la Pléiade, lorsque les passages coupés seront définitivement rétablis. D'une simple et juste prudence éditoriale, Céline a fait une véritable œuvre dans l'œuvre, puisque le sujet principal des passages supprimés est justement le « voyeurisme », thème capital de l'œuvre Célinienne et que cette auto-censure exacerbe. On peut même douter que Robert Denoël soit le véritable responsable de ce caviardage aussi médiatiquement efficace que sémantiquement pertinent et dont Céline fit lui-même la promotion : « Avec le texte intégral du roman, c'est bien simple : nous allions tout droit aux poursuites pour outrages aux bonnes mœurs. Nous avions manqué le Goncourt. Nous ne raterions pas la correctionnelle. » (on notera l'habile parallèle entre reconnaissance et justice). Mais c'est sans doute au cœur de l'œuvre même que l'on trouve une subliminale évocation de la complicité des deux compères fouettards : ""Nous deux, Robert et moi, c'était le moment qu'on grimpe sur le fourneau de la cuistance pour assister au spectacle... C'était bien choisi comme perchoir... On plongeait en plein sur le page..."". Ce qui advient sur le dit « pageot », la page, elle, ne le dit pas, mais le lecteur entend le rire de Louis Ferdinand en écho car, comme le silence qui succède Mozart, les « blancs » qui parsèment Mort à Crédit sont encore de Céline. Très bel et rarissime exemplaire du tirage de tête. - Denoël & Steele , Paris 1936, 15x22,5cm, broché sous chemise et étui. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Mort à crédit [Death on Credit] Denoël & Steele | Paris 1936 | 15 x 22,5 cm | in original wrappers with custom chemise and slipcase First edition, one of 47 numbered copies on Imperial Japan, the tirage de tête. Copy presented in the publisher's chemise and slipcase, at first glance reserved for the copies on Japan, in half red shagreen and marbled paper boards. ""At the publisher's request, L.-F. Céline removed several phrases from the book; the phrases have not been replaced. They appear in blank in the book"" explains a note on the back of the dedication page. Our copy contains, as do all except for the hors commerce copies, some blank spaces scattered throughout the text. The deletion of a word, a phrase or a few lines is thus accentuated by the vacant spaces in the body of the text. Far from an official censorship, these ""holes"" are the work of Céline himself who, seeing himself reproached by Denoël for certain passages that are too salacious, had the genius idea of replacing the mundane details of certain frolicking with much more eloquent marks, which give free reign to the reader's imagination. A true pornographic reinterpretation of Diderot's address to Sophie Volland: ""everywhere there will be nothing read only I love you"", Céline's silent invitation to his readers is much more powerful that the literary witticism that it replaces. Thus, from one of the first cuts: ""One evening on the wall there was a scandal. Un sidi monté He was finished! Yes, that was certainly Vitruvius. Commenting on this"", mysterious and suggestive veil posed on what is, in reality, the description of a paedophile rape, of which readers will only become aware in 1981, in the second edition of the Pléiade, when the cut passages will be finally restored. With simple and fair editorial caution, Céline has produced a real work within the work, since the main subject of the deleted passages is precisely ""voyeurism"", the key theme of Célinienne work, and it is exacerbated with this self-censorship. We can even doubt that Robert Denoël was really responsible for this censorship, as media-efficient as it is semantically relevant, and which Céline himself promoted: ""With the full text of the novel, it is simple: we were going straight to proceedings for offenses against good morals. We had missed the Goncourt. We would not miss the penalty."" (Note the skillful parallel between recognition and justice). But it is no doubt at the heart of the work itself that we find a subliminal evocation of the complicity of the two whipped companions: ""The two of us, Robert and I, it was time to climb on the kitchen stove to attend the show... It was well chosen as a perch... We were plunging right onto the page..."" What happens on the so-called ""page"" [slang for ""bed""], remains in the void of the book's page, but the reader hears Louis-Ferdinand's laughter in echo because, like the silence that follows Mozart, the ""blanks"" that are sprinkled throughout Mort à Crédit are still Céline's. Extremely rare and very beautiful copy of the tirage de tête.

Keywords:

Price: EUR 38000.00 = appr. US$ 41300.19 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 75579

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